Le cardinal Zen s’attend au pire pour son ancien diocèse de Hong Kong
Le Parti communiste chinois (PCC) a approuvé, le 28 mai 2020, un projet de loi visant à interdire la « trahison » et la « sécession » à Hong Kong. Le lendemain, le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de l’ancienne colonie britannique, réagissait en dénonçant le « totalitarisme » chinois.
Depuis la signature, en septembre 2018, d’un accord secret entre la Chine de Xi Jinping et le Saint-Siège, l’évêque émérite de Hong Kong est souvent monté au créneau afin de prévenir les autorités de l’Eglise, et plus largement l’Occident, qu’il est toujours dangereux de se mettre à table avec le diable, même avec une longue cuillère.
L’actualité immédiate donne une fois de plus raison au prélat chinois : l'approbation par Pékin, le 28 mai dernier, d’un projet de loi de « sécurité nationale », est de nature à menacer selon lui la « paix dans le monde ».
« Il y a bien sûr de l’inquiétude et de la colère à Hong Kong car on sent qu’elle risque de perdre sa singularité pour devenir une simple ville chinoise comme les autres où les libertés n’existent plus. J’ai peur que nous perdions notre autonomie, laquelle a été promise par le régime de Pékin il y a des années dans la déclaration commune sino-britannique de 1984. Pékin est à l’origine de tous les problèmes actuels de Hong Kong », explique Joseph Zen le 22 mai dans les colonnes du journal La Croix.
Le cardinal ne cache pas son inquiétude : « même l’Occident semble avoir perdu tout espoir devant le comportement agressif de la Chine », explique-t-il, ajoutant que désormais « Hong Kong s’attend au pire ».
Dans un entretien accordé à Catholic News Agency, le 27 mai, Mgr Zen réitère son inquiétude : « Hong Kong vient de passer purement et simplement sous le contrôle total de la Chine, même pour ce qui est de l’eau ou de la nourriture. Nous sommes entre les mains de Dieu », soupire le haut prélat.
On estime à 250 000 le nombre de catholiques sur les sept millions d’habitants de l’ancienne colonie britannique.
A la tête de l’exécutif de Hong Kong se trouve une femme, Carrie Lam, accusée d’être une marionnette aux mains de Pékin. Cette catholique pratiquante (!), présente à la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire qui s’est ouverte dans la capitale chinoise le 22 mai dernier, s’est déclarée prête à « coopérer pleinement » à la mise en œuvre de la nouvelle loi.
(Sources : La Croix/Le Monde/Catholic News Agency - FSSPX.Actualités - 02/06/2020)
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