Le Carême avec Bossuet - Méditations sur l’Evangile (7)

Source: FSSPX Actualités

« Jésus-Christ sur la Croix » (XVI siècle) - Hans Burgkmair.

Jalousie des pharisiens

Contemplons les effets de la jalousie : c'est une des plus grandes plaies de notre nature. Jésus-Christ, qui était venu pour la guérir, en devait sentir toute la malignité, et les souffrances que l'envie lui devait causer devaient servir de remède à son venin.

L'envie, c'est le noir et secret effet d'un orgueil faible, qui se sent ou diminuer, ou effacer par le moindre éclat des autres et qui ne peut soutenir la moindre lumière. C'est le plus dangereux venin de l'amour-propre, qui commence par consumer celui qui le vomit sur les autres, et le porte aux attentats les plus noirs.

L'orgueil naturellement est entreprenant et veut éclater ; mais l'envie se cache sous toute sorte de prétextes et se plaît aux plus secrètes et aux plus noires menées. Les médisances déguisées, les calomnies, les trahisons, tous les mauvais artifices en sont l'œuvre et le partage.

Quand par ces tristes et sombres artifices elle a gagné le dessus, elle éclate et joint ensemble contre le juste dont la gloire la confond, l'insulte et la moquerie, avec toute l'amertume de la haine et les derniers excès de la cruauté. O Sauveur ! ô Juste ! ô le Saint des saints ! c'est ce qui devait s'accomplir en votre personne.

Déracinons l'envie ; et dans le moindre de ses effets que nous ressentirons dans notre cœur, concevons toute la malignité et toute l'horreur d'un tel poison.