Le dernier bien des Valois redeviendra-t-il français ?

Source: FSSPX Actualités

Un livre d'heures commandé par François Ier sera vendu en 2018 à Londres. L'objet relié d’or et serti de pierre précieuses était destiné à être offert à sa nièce Jeanne d'Albret, reine de Navarre.

C'est à la fois un témoignage de la piété royale au quotidien, un joyau de l'orfèvrerie et un trésor sans équivalent du patrimoine français qui sera vendu au début de l'année prochaine par un antiquaire à Londres.

Vers la fin du Moyen Age, le livre d'heures connaît un grand essor parmi les laïcs. Constitué d'éléments empruntés au bréviaire utilisé par les clercs, cet ouvrage comprend généralement des psaumes, cantiques et prières en l'honneur de la Vierge ou de la Passion du Christ, l'office des morts, les psaumes pénitentiels, différentes prières et dévotions privées, ainsi qu'un calendrier liturgique permettant de suivre les principales fêtes de l'Eglise et d'honorer les saints.

Ces livres d'heures se sont surtout répandus en France, au sud des Pays-Bas, en Angleterre et, plus tard, en Italie et en Espagne. Ils constituent une part considérable de l'ensemble des textes médiévaux conservés. Chaque chrétien désirait en posséder un, voire plusieurs. Certains étaient exécutés avec un luxe somptueux.

C'est le cas de la commande du roi de France, qui se présente comme un manuscrit de petit format - 8,5 cm de hauteur sur 6,5 cm de largeur - comprenant seize peintures et de nombreuses initiales décorées.

Sa reliure en or émaillé est ornée de pierres précieuses et de deux grandes plaques de cornalines gravées. Il est accompagné d'un signet ou marque-page en forme de colonne sertie de rubis et de turquoises.

Acquis par François Ier en 1538, le livre d'heures fut offert à Jeanne d'Albret, reine de Navarre (1555-1572), nièce du roi et mère du futur Henri IV, qui en hérita après sa mort. Marie de Médicis, épouse du roi de France, le céda plus tard au cardinal Mazarin. Apparu ensuite dans plusieurs collections privées britanniques, il est passé en vente publique pour la dernière fois en 1942.

La somme demandée pour cette œuvre « sans équivalent dans les collections françaises et étrangères » représente pas moins du double du budget annuel d'acquisition du Louvre, soit 5,2 millions d'euros. D'où l'appel au groupe de luxe LVMH, qui fournira la moitié de la somme, mais aussi aux Français, dans le cadre d'une opération « Tous mécènes », la huitième du genre, qui se déroule du 24 octobre au 15 février 2018. 

Pour ceux qui voudraient voir le fameux livre d’heures de plus près, il est actuellement exposé, et jusqu'au 15 février prochain, au Musée du Louvre dans le cadre de l'exposition « François Ier et l'art des Pays-Bas ».

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