Le jeu dangereux de la synodalité

Source: FSSPX Actualités

Réunion du C6

La 29e réunion du Conseil des cardinaux (C6) a abouti à la rédaction d’une ébauche de la nouvelle Constitution qui doit régir la Curie romaine. Le projet doit être envoyé aux Conférences épiscopales du monde entier avant d’être validé : une démarche synodale qui inquiète une partie de la Curie. 

Le projet de réforme de la Curie romaine va désormais être soumis à une consultation mondiale, a annoncé Alessandro Gisotti, le 10 avril 2019. Le directeur par intérim de la salle de presse du Saint-Siège a ajouté que le texte actuel n’était pas un texte émanant directement du pape mais « un texte approuvé par le Conseil des cardinaux et dont le pape a autorisé l’envoi pour consultation ». 

Passé de neuf à six cardinaux en raison de divers développements judiciaires, le C6 va envoyer dans la plus grande discrétion son ébauche de réforme, même si, au Vatican, on se fait peu d’illusions : « Statistiquement, il est très probable qu’il y aura des fuites », estime Alessandro Gisotti, pour qui le geste reste néanmoins un signal fort, car « envoyer ce texte aux conférences épiscopales revient à jouer le jeu de la synodalité auquel le pape tient beaucoup ». 

Le correspondant romain de La Croix, dans son édition du 10 avril 2019, croit savoir que beaucoup, à Rome, redoutent que la future Constitution ne donne un pouvoir trop important aux Conférences épiscopales, aux dépens d’une Curie romaine réduite à sa plus simple expression. 

Dans cette perspective, les cardinaux romains n’ont pas forcément été apaisés par l’insistance d’Alessandro Gisotti sur « l’orientation missionnaire que la Curie doit assumer, l’engagement à renforcer le processus de synodalité dans l’Eglise et la nécessité d’une plus grande présence des femmes dans des fonctions dirigeantes au sein des organismes du Saint-Siège ». 

Rien de nouveau sous le soleil ! Il y a bientôt soixante ans, Mgr Marcel Lefebvre voyait un danger dans la pratique de la collégialité, celui d’inscrire l’Eglise dans un processus démocratique - affublé du terme de « synodalité » -, avec en particulier des conférences épiscopales restreignant le pouvoir du pape, unique tête de l’Eglise universelle, mais aussi l'autorité des évêques dans leurs diocèses.