Le mariage : du sacrement au CDD
C’est au nom de l’égalité des droits que la loi sur le « mariage » homosexuel a été votée à l’Assemblée nationale, le 23 avril 2013. Parmi les plaidoyers en faveur de cette loi, on a pu lire, dans Le Monde du 12 janvier 2013, celui de Danièle Hervieu-Léger, intitulé Le combat perdu de l’Eglise : « Si la question du mariage homosexuel peut être considérée comme le lieu géométrique de l'exculturation (sic) de l'Eglise catholique dans la société française, c'est que trois mouvements convergent en ce point pour dissoudre ce qui restait d'affinité élective entre les problématiques catholique et séculière du mariage et de la famille. »
Et la fameuse « sociologue des religions », parfois fumeuse, d’énumérer ces trois mouvements : « égalité des droits jusque dans l'intime, déconstruction de l'ordre supposé de la nature, légitimité de l'institution désormais fondée dans la relation des individus », car sur ce dernier point, selon elle, « le droit de la famille a homologué ce fait majeur et incontournable : ce n'est plus désormais le mariage qui fait le couple, c'est le couple qui fait le mariage. »
Sous ces expressions feutrées se cache une réalité plus brutale. Ainsi le socialiste René Viviani écrivait sans détours, dans L’Humanité du 4 octobre 1904, à propos de la laïcisation de l’enseignement, faite au nom de la neutralité : « La neutralité fut toujours un mensonge. (...) On promit cette chimère de la neutralité pour rassurer quelques timidités dont la coalition eût fait obstacle au principe de la loi ».
La franchise pour les socialistes d’aujourd’hui serait de reconnaître : « L’égalité des droits est un prétexte. Nous n’avons qu’un seul objectif : faire une famille irréligieuse, opposée à tout ordre naturel, qu’aucune institution supérieure ne puisse régler ». En clair, un couple qui n’est plus uni par le mariage, mais des partenaires qui font, défont et refont à leur guise un mariage biodégradable où oui devient non... et vice-versa.
Abbé Alain Lorans