Le mutisme œcuménique
La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, qui s’est achevée le 25 janvier, a été l’occasion pour le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pour la promotion de l’unité des chrétiens, de se féliciter d’un bilan de l’œcuménisme globalement positif, à ses yeux. Il a ainsi annoncé une prochaine déclaration conjointe des catholiques et des luthériens. Il a également tenu à faire savoir « l’amitié intense » qu’il entretient avec les représentants de la religion juive.
Toutefois, à propos du dialogue avec les orthodoxes, le prélat suisse reconnaît qu’il sera long et « semé d’embûches ». Et s’agissant de la situation des chrétiens en Egypte, il admet qu’elle est « difficile », et que la montée du fondamentalisme musulman lui fait plus penser à un « hiver islamiste » qu’à un « printemps arabe ». Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pour le dialogue interreligieux, pour sa part, regrettait récemment que « le poids de l´intégrisme risque de faire oublier la dimension religieuse et spirituelle de l´islam ».
Dans ces circonstances tragiques, les chrétiens doivent, selon le cardinal Koch, se montrer « encore plus attentifs aux autres et solidaires ». Encore plus œcuméniques, peut-être ?
Au nom de l’œcuménisme, il faut que ceux qui voient disent qu’ils ne voient pas vraiment ce qu’ils voient pourtant ; et ceux qui subissent la persécution doivent se taire. L’Eglise du silence est aujourd’hui bâillonnée par l’œcuménisme.
Abbé Alain Lorans
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