Le P. Gutierrez défend la théologie de la libération

Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Settimana, le père de la théologie de la libération, Gustavo Gutierrez, livre ces réflexions personnelles : « Selon moi, le problème est l’Evangile, et non pas la théologie. Moi, je ne crois pas en cette théologie, je crois en Jésus-Christ. Une théologie n’est pas matière de foi, c’est un instrument servant à mieux comprendre le message biblique et chrétien. Si un jour cette théologie ne devait plus servir, alors elle ne serait plus significative, et elle deviendrait périmée. Mais il serait en revanche très grave pour moi, en tant que chrétien, de dire que l’Evangile n’est plus significatif. »

Pour le P. Gutierrez, la théologie de la libération n’est rien d’autre qu’un courant de pensée "justement présent au sein de l’Eglise", et le magistère en a tenu compte à Puebla, à Saint-Domingue, dans Populorum progressio, et dans tant d’enseignements de Jean-Paul II. Et d’ajouter que la pauvreté n’est point "le fruit de la volonté de Dieu, mais le fruit de systèmes économiques humains qui produisent des conditions de vie sous-humaines pour tant de personnes".



Ce qui tient à cœur au Père Gutierrez, c’est que la proclamation de l’Evangile soit libératoire. Il regrette qu’une telle proclamation libératoire ne soit pas suffisamment présente, surtout en Amérique latine.

Ce théologien de la libération vient de donner un cours intensif de quatre semaines, à la Faculté de théologie de l’Université pontificale Angelicum de Rome. (voir DICI n° 86)