Le pape contre les fausses nouvelles

Source: FSSPX Actualités

Saint François de Sales (1567-1622).

Dans son message pour la 52e Journée mondiale des communications sociales, le pape François a appelé de ses vœux un « journalisme de paix » qui soit un rempart contre les « fake news ». 

« Fake news » : cette expression entrée dans le vocabulaire des journalistes depuis la dernière élection présidentielle américaine, désigne la désinformation diffusée en ligne ou dans les médias traditionnels. Il s'agit de fausses nouvelles, de « bobards » journalistiques. 

Si le phénomène n'est pas nouveau – que de mensonges sont répandus au nom de la « liberté de la presse » ou du « droit d'informer » ! –, il prend une dimension nouvelle du fait que les personnes « interagissent souvent dans des environnements numériques homogènes et imperméables à des perspectives et opinions divergentes », analyse François. 

« Aucun d'entre nous ne peut être exonéré de la responsabilité de contrecarrer ces faussetés » : le pape ne rend pas seulement responsables les journalistes, mais bien tout le monde. Car la logique qui est au cœur des fausses nouvelles est celle du « serpent », le père du mensonge dont parle le livre de la Genèse. « L’antidote le plus radical au virus du mensonge est de se laisser purifier par la vérité », dit le pape. 

Commentaire 

Il est certain que les nouvelles les plus farfelues ont aujourd'hui la capacité de se répandre à grande vitesse et à grande échelle, grâce à Internet, au risque de tromper ou de manipuler les esprits. Vérifier et recouper les sources, étudier et approfondir un sujet supposent du temps. Or la presse – par définition – agit dans l'instant. C'est ainsi qu’on peut se faire abuser, voire intoxiquer. 

Le danger peut aussi venir du fait que la source est généralement fiable et sérieuse, ou qu'elle est réputée « bien informée » : un site officiel n'est pas un blogue, un blogue n'est pas un forum..., mais il arrive qu'un site officiel soit à la remorque de tel blogue ou de tel forum.

L'auteur ou le propagateur de fausses informations leur donne toujours quelque aspect de vraisemblance, avec un fondement dans le réel qui autorise à penser que... ou à conclure que..., puis à accuser... ou à dénoncer..., avec si possible la primeur de l'information (« scoop »), ce qui en accroît l'intérêt. La curiosité insatiable du lecteur s'en trouve momentanément assouvie. 

Parfois la nouvelle n'est que partielle ; parfois il ne s'agit que d’une présentation orientée.  Un membre de phrase est sorti de son contexte, ou tronqué, ou faussement interprété. L’information n’en devient pas moins partiale.

Comme le déclarait aux journalistes le cardinal Alfredo Ottaviani, le 29 janvier 1959, en la fête de saint François de Sales, leur saint patron : « La recherche continuelle du vrai et du bien est votre mandat et, à la fois, votre but, votre vie. Qu’il n’y ait personne parmi vous qui ne soit attentif, avec un sens de profonde responsabilité, à la gravité des devoirs qui vous incombent. (....) Dites la vérité, mais dites-la avec amour. Ainsi seulement vous ferez prévaloir dans les cœurs ulcérés des hommes, empoisonnés par une propagande d’erreur et de haine, le sens de la paix chrétienne, ainsi seulement vous honorerez et imiterez votre patron qui écrivit : “Qui prêche avec amour prêche assez contre les hérétiques ; bien qu’il ne prononce pas une seule parole de dispute contre eux”. Et parler avec amour ne veut pas dire parler sans force. L’Amour est une force à laquelle aucune autre force ne résiste ; elle vainc tout et entraîne tout. »