Le pape évoque un « génocide » à Gaza et crée la polémique

Source: FSSPX Actualités

Dans son dernier livre qui vient d’être publié en italien et en espagnol, le pape François évoque la question d’un possible « génocide » dont Tsahal se serait rendu coupable dans la bande de Gaza. Des réflexions datant de plusieurs mois mais publiées quelques jours après une rencontre du pontife romain avec des familles d’otages du Hamas, faisant l’effet d’une douche froide.

Nouveau faux pas diplomatique ? Opération séduction en direction du monde arabe ? Ou opération publicitaire afin d’assurer la promotion de son dernier livre La speranza non delude mai. Pellegrini verso un mondo migliore (« L’espérance ne déçoit pas. Pèlerins en route vers un monde meilleur) disponible en Italie, en Espagne et en Amérique latine depuis le 19 novembre 2024 ?

Quoi qu’il en soit, la secrétairerie d’Etat a du pain sur la planche afin d’assurer le service après-vente de la plume pontificale : le 17 novembre dernier, La Stampa livre à ses lecteurs les bonnes feuilles du dernier opus papal. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’hôte de Sainte-Marthe n’abuse pas de la réserve diplomatique jadis de mise dans les interventions des souverains pontifes.

« Selon certains experts, ce qui se passe à Gaza a toutes les caractéristiques d’un génocide. Il faut enquêter soigneusement là-dessus afin de déterminer si ce qui se passe s’inscrit dans la définition formulée par les juristes et les organismes internationaux », écrit notamment le pontife argentin. Des propos qui n’ont pas tardé à créer la polémique.

« Il y a eu un massacre génocidaire le 7 octobre 2023 de citoyens israéliens, et depuis lors, Israël a exercé son droit à l’autodéfense contre des tentatives provenant de sept fronts différents pour tuer ses citoyens », a réagi sur X l’ambassadeur d’Israël près le Saint-Siège. Et Yaron Sideman d’ajouter : « Toute tentative de l’appeler par un autre nom revient à pointer du doigt l’Etat juif. »

Dans un communiqué de presse paru le 18 novembre 2024, l’organisation internationale Combat Antisemitism Movement (CAM), estime que les propos du chef de l’Eglise catholique « ouvrent un huitième front dans la guerre menée contre Israël ».

Et Sacha Roytman, président du CAM de déplorer : « L’Etat d’Israël semble faire l’objet d’un traitement différent de la part d’un pape qui s’engage pourtant en faveur de la paix et de l’équité. »

Le pape anticipait-il la polémique ? Trois jours avant la publication de l’extrait controversé, le Saint-Père a rencontré un groupe de 16 Israéliens – dix femmes, quatre hommes et deux enfants – récemment libérés après des mois de captivité dans les geôles souterraines du Hamas, à Gaza.

A l’issue de cette rencontre relayée par le portail d’informations du Vatican, un jeune garçon a donné au pape - visiblement ému, et qui s’est figé dans une prière silencieuse - un maillot de football sur lequel on pouvait lire « Tal Shoham », du nom d’un membre de sa famille encore aux mains des terroristes islamistes.

L’ambassade d’Israël près le Saint-Siège a alors décrit la rencontre comme « émouvante », ajoutant qu’elle « montrait la proximité du pape avec les victimes de cette horrible journée et son engagement à leur libération ». Inutile de dire que la publication du livre quelques jours plus tard a fait l’effet d’une douche froide…

Pour mémoire, le 7 octobre 2023, 1 200 personnes sont mortes après que des terroristes islamiques ont attaqué Israël, prenant 252 personnes en otage. Selon Reuters qui cite les chiffres donnés par les autorités palestiniennes, plus de 41 500 personnes auraient perdu la vie dans la riposte militaire déclenchée par Israël à Gaza.