Le pape exhorte les théologiens à « aller au-delà »

Source: FSSPX Actualités

Lors de la rencontre avec les membres de la Commission théologique internationale, créée par Paul VI en 1969, le pape François s’est exprimé sur « la fidélité créative à la Tradition ». Il a exhorté à « aller plus loin » dans la recherche.

Sortant à plusieurs reprises de son discours, le pape a distingué le théologien du catéchiste. Ce dernier a pour mission de « donner la doctrine juste, la doctrine solide, pas les éventuelles nouveautés ». Il a enjoint à ne jamais enseigner les enfants « avec des doctrines nouvelles qui ne sont pas sûres ».

Le théologien quant à lui « se risque à aller au-delà », parce qu’il « cherche à mieux expliciter la théologie », a poursuivi le pape. Et ce sera « au Magistère de l’arrêter » si besoin, a-t-il ajouté. François a recommandé aux professeurs de théologie de donner des leçons qui « provoquent l’étonnement chez ceux qui les suivent ». Et d’indiquer trois lignes directrices.

Un grand danger : celui du retour en arrière

La première ligne directrice est celle de la fidélité créative à la Tradition, a lancé le pape. Il s’agit « d’exercer le ministère de la théologie – dans l’écoute de la Parole de Dieu, du sensus fidei du Peuple de Dieu, du Magistère et des charismes, et dans le discernement des signes des temps – pour le progrès de la Tradition apostolique, sous l’assistance de l’Esprit Saint ».

C’est-à-dire, a-t-il insisté, d’éviter un grand danger : celui du retour en arrière, “on a toujours fait comme ça”. Et de pointer « certains mouvements ecclésiaux, figés dans un temps, dans un sens rétrograde ».

Or ils s’opposent à la règle de la croissance, explique le pape, et l’indifférentisme vous conduit à dire que “c’est comme ça que ça a toujours été fait, il vaut mieux continuer comme ça”, et ne vous permet pas de grandir. Sur ce point, vous, les théologiens, réfléchissez un peu à la manière d’aider.

Approfondir l’Evangile

Le successeur de Pierre a ensuite encouragé les théologiens à saisir « l’opportunité, pour réaliser avec pertinence l’œuvre d’approfondissement et d’inculturation de l’Evangile », en préconisant « de s’ouvrir avec prudence à l’apport des diverses disciplines à travers la consultation d’experts, y compris de non-catholiques ».

Et de préciser en conclusion : « Les sujets confiés à votre attention et à votre expertise sont d’une grande importance dans cette nouvelle étape de l’annonce de l’Evangile que le Seigneur nous appelle à vivre comme Eglise au service de la fraternité universelle dans le Christ. »

Dans la collégialité

La troisième ligne directrice, enfin, est celle de la collégialité. « Elle acquiert, précise François, une pertinence particulière et peut offrir une contribution spécifique dans le contexte du chemin synodal, dans lequel tout le Peuple de Dieu est convoqué. »

Le pape a également suggéré d’augmenter le nombre des femmes, « non pas parce qu’elles sont à la mode, mais parce qu’elles pensent différemment des hommes et font de la théologie quelque chose de plus profond et aussi de plus “savoureux” ». Actuellement, la commission compte cinq femmes, dont trois religieuses et deux laïques, parmi la trentaine de théologiens qui la composent.

Etonnement, fidélité créative à la Tradition, inculturation, synodalité, théologie féminine…, tous les souverains poncifs postconciliaires sont là.