Le pape François reçoit Mgr Gaillot, banni il y a 20 ans
Le 1er septembre 2015, l’évêque français contestataire Jacques Gaillot a été reçu par le pape François, lors d’une rencontre privée de 45 minutes qui s’est déroulée en français.
« Nous sommes frères », a lancé le Souverain Pontife à l’évêque démis de ses fonctions depuis 1995, Mgr Jacques Gaillot, qui était accompagné du P. Daniel Duigou, curé de l’église Saint-Merry, à Paris.
« Je reste sous le charme de cette rencontre. Il nous a parlé familièrement. Il était à l’écoute. C’est un homme qui ne juge pas, qui n’essaie pas de recadrer », a rapporté Mgr Gaillot au Monde du 2 septembre. Le prélat français a dit au pape qu’il était « un cadeau de Dieu pour le monde ». D’après le quotidien français, « il a été beaucoup question du prochain synode » sur la famille.
Selon Le Point, le 1er septembre dernier, l’ex-évêque d’Evreux, aujourd’hui octogénaire, a relaté ses propres expériences pastorales auprès des personnes divorcées remariées ou des couples homosexuels, qu’il lui arrive de bénir. « J'ai ajouté : On bénit bien des maisons, on peut donc bénir des personnes. Cette phrase a fait sourire le pape. Il a abondé dans mon sens et il a dit : ‘La bénédiction de Dieu est pour tout le monde.’ »
La question des migrants a également été abordée. « Le pape nous a dit : les migrants sont la chair de l’Eglise », rapporte le père Daniel Duigou au Monde. « Il a dit : ‘Le Christ frappe à la porte de l’Eglise, non pas parce qu’il voudrait y rentrer, mais pour en sortir vers le monde. Il ne faut pas enfermer celui qui nous a libérés’ », a précisé Mgr Gaillot.
Démis de ses fonctions d’évêque d’Evreux en 1995 notamment en raison de ses engagements politiques et de ses positions en faveur de l’ordination des hommes mariés, de la reconnaissance du « droit des homosexuels » et du « droit au blasphème », Mgr Gaillot avait alors été nommé évêque in partibus de Partenia, dans l’actuelle Algérie, sans territoire ni fidèles.
(Sources : apic/lemonde/lepoint – DICI n°320 du 11/09/15)