Le pape juge stupide l’interdiction des crèches dans les lieux publics
Lors de sa dix-neuvième visite dans une paroisse romaine depuis le début de son pontificat, le pape François a qualifié l’interdiction des crèches dans les lieux publics de « stupidité ».
Quand il le peut, le pontife argentin visite une paroisse de Rome, la ville dont il est l’évêque, une fois par mois. Le 7 avril 2019 il s’est rendu dans la paroisse de Monteverde de San Giulio, dans les quartiers ouest de la capitale italienne.
Rencontrant le groupe des fidèles responsables de la crèche vivante de la paroisse, le Saint-Père a voulu évoquer à bâtons rompus une anecdote qui s’est déroulée, précise-t-il, « en 2017, dans un pays européen, très laïc ».
Un édile avait décidé d’installer une crèche dans sa mairie : « Il pensait que la crèche était un symbole qui va au-delà de la religion, que c’est aussi un symbole culturel. Et les gens étaient contents parce qu’ils n’ont pas cette stupidité de penser que, puisqu’un pays est laïc, on ne peut pas y installer de crèches », a raconté le pape.
Mais, poursuit le successeur de Pierre, « la nouvelle est parvenue au préfet de la région de ce pays, qui s’est mis en colère, car ce que le maire avait fait allait à l’encontre de l’Etat laïc ».
A l’issue de son intervention, le pape a annoncé qu’une semaine dédiée aux crèches serait mise en place cette année. Cette initiative sera portée par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, avec pour objectif « d’encourager à installer une crèche chez soi ou sur les places ».
Le débat sur les crèches dans les lieux publics est particulièrement sensible en France, que visait le pape sans la nommer, pays qui, face aux revendications d’un islam conquérant, ne cesse d’invoquer la laïcité pour repousser toute manifestation du religieux dans l’espace public.
Revenir à saint Pie X
Alors que le pape François se place au niveau culturel pour défendre la présence de crèches ou de manifestations religieuses dans l’espace public, le pape saint Pie X attaquait l'idéologie même de la laïcité en la jugeant d’abord injurieuse envers Dieu et la vraie religion.
Il en dénonçait les erreurs et les contradictions dans son encyclique Vehementer Nos, le 11 février 1906, qui répondait à la loi de séparation de 1905 et à la rupture du concordat par la République française :
« Basée, en effet, sur ce principe que l’Etat ne doit reconnaître aucun culte religieux, [la laïcité] est tout d’abord très gravement injurieuse pour Dieu, car le Créateur de l’homme est aussi le fondateur des sociétés humaines et il les conserve dans l’existence comme il nous soutient. Nous lui devons donc, non seulement un culte privé, mais un culte public et social, pour l’honorer.
« En outre, cette thèse est la négation très claire de l’ordre surnaturel ; elle limite, en effet, l’action de l’Etat à la seule poursuite de la prospérité publique durant cette vie, qui n’est que la raison prochaine des sociétés politiques, et elle ne s’occupe en aucune façon, comme lui étant étrangère, de leur raison dernière qui est la béatitude éternelle proposée à l’homme quand cette vie si courte aura pris fin ».
(Sources : La Croix/imedia - FSSPX.Actualités - 02/05/2019)