Le pape prêche contre la licence des mœurs (6 juin)
Le pape a ouvert les travaux du congrès annuel du diocèse de Rome, les 7 et 9 juin, sur le thème Famille et communauté chrétienne: formation de la personne et transmission de la foi. Une rencontre à laquelle participent des prêtres, religieux et laïcs du diocèse de Rome, dont de nombreuses familles.
Le cardinal vicaire de Rome Camillo Ruini, accompagné d’un couple de Romains et de leur fille, a accueilli le pape, peu après 19h30 lundi soir, 6 juin, dans la basilique Saint-Jean de Latran, cathédrale de Rome. "De nombreux enfants prient chaque soir avec leurs parents, a dit au Saint-Père la petite Sara - âgée de 8 ans -, et aujourd’hui nous sommes heureux de prier avec le pape".
Au cours d’une longue intervention, le pape a affirmé que "les différentes formes actuelles de dissolution du mariage, comme les unions libres et le ’mariage à l’essai’, jusqu’au pseudo-mariage entre personnes de même sexe, sont les expressions d’une liberté anarchique qui se fait passer, à tort, pour la vraie libération de l’homme".
Une telle "pseudo-liberté", a continué Benoît XVI, se fonde sur la banalisation de l’homme, dont on suppose qu’il peut faire ce qu’il veut de lui, son corps devenant ainsi une chose secondaire. Evoquant le fondement anthropologique de la famille, le pape a déclaré que le mariage et la famille ne sont pas une construction sociologique circonstantielle, ajoutant que cette construction ne saurait être remplacée par d’autres.
Le libertinage, a encore insisté le souverain pontife, qui se fait passer pour la découverte du corps et de sa valeur, est, en réalité, le contraire, un dualisme qui rend le corps méprisable, le plaçant pour ainsi dire en dehors de l’être authentique et de la dignité de la personne. Le pape a ensuite soutenu que "l’institution du mariage n’est pas une ingérence illicite de la société ou de l’autorité, l’imposition d’une forme venue de l’extérieur, mais au contraire l’exigence intrinsèque du pacte de l’amour conjugal et de la profondeur de la personne humaine".
Le pape a ensuite précisé le "caractère théologique" du corps de l’homme et de la femme, affirmant que "l’homme n’est pas seulement biologique". Benoît XVI a ainsi expliqué que la sexualité humaine, également, ne se trouve pas à côté de l’être humain, mais qu’elle lui appartient. Et d’ajouter que c’est seulement lorsque la sexualité est intégrée à la personne humaine, qu’elle réussit à se donner un sens.
Puis, Benoît XVI est intervenu sur le don de la vie. Il a rappelé qu’il est contraire à l’amour humain, à la vocation profonde de l’homme et de la femme, de fermer leur propre union au don de la vie, et plus encore de supprimer ou d’altérer la vie à naître.
Benoît XVI a ensuite évoqué la "menace du relativisme". Il a encouragé les familles chrétiennes à ne pas se laisser décourager par la difficulté, soulignant que le rapport éducatif est, par nature, une chose délicate. "Aujourd’hui, a lancé le pape, la présence dans nos cultures d’un relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif constitue un obstacle particulièrement insidieux à l’œuvre d’éducation". Et d’ajouter que ce relativisme qui laisse comme seule ultime possibilité son propre "je" et ses volontés, se présente "sous l’apparence de la liberté et devient une prison pour chacun".
Le pape a poursuivi en appelant les familles à s’opposer à la prédominance de ce relativisme dans la société et la culture, déclarant que, pour cela, "à côté de la parole de l’Eglise, le témoignage et l’engagement des familles chrétiennes est très important, spécialement pour réaffirmer l’intangibilité de la vie humaine de la conception jusqu’à son terme naturel".
Benoît XVI a aussi rappelé la valeur "unique et irremplaçable" de la famille fondée sur le mariage et la nécessité de mesures législatives et administratives qui soutiennent la famille dans le but d’engendrer et d’éduquer les enfants, devoir essentiel pour notre avenir commun. "La famille et l’Eglise, les paroisses et les autres formes de communauté ecclésiale, a encore noté le souverain pontife, sont appelées à collaborer le plus étroitement possible pour (…) la formation de la personne et la transmission de la foi".
Au terme de son intervention, Benoît XVI a évoqué le rôle essentiel des prêtres et des religieux dans l’Eglise, affirmant la nécessité que les familles prient pour les vocations. Le pape a par ailleurs précisé que "le choix de la virginité par amour pour Dieu et les frères, requis dans le sacerdoce et la vie consacrée, va de pair avec la valorisation du mariage chrétien". "L’un et l’autre, a conclu le pape, de deux manières différentes et complémentaires, rendent en quelque sorte visible le mystère de l’alliance entre Dieu et son peuple".