Le pape victime d’une falsification ?

Source: FSSPX Actualités

« Les faux textes du pape » est le titre de l’éditorial que signe Lucetta Scaraffia dans L’Osservatore Romano du 29 décembre 2017. L’auteur s’élève contre des « tentatives médiatiques de récupération » de certains textes afin de construire « l’image d’un pape progressiste ».

La journaliste pointe du doigt le syndrome de « post-vérité » dont pâtirait l’image du Saint-Père. Dans la post-vérité, ce qui compte, c’est l’image que l’on veut donner d’une personne. Dans ce schéma, seul ce qui contribue à justifier cette image préconçue vaut vraiment, même si cela ne correspond pas à la réalité.

Fort de cette prémisse, Lucetta Scaraffia entend dénoncer « un processus de sélection conscient » des médias se limitant à diffuser « seulement les phrases (du pape) qui leur semblent en accord avec la personnalité médiatique construite autour de lui. » Soit.

Il n'en demeure pas moins que le pape François est le premier à se livrer à ce flux médiatique incessant : conférences de presse en avion, tweets, livres-entretien, interviews de toutes sortes pullulent au côté des exercices plus classiques que sont encycliques, allocutions, audiences et discours. Au risque d’une dilution de la parole du pape ?

Dans le même ordre d’idées, la récente controverse autour d’Amoris laetitia, ses diverses interprétations publiquement exposées sur les réseaux sociaux contrastant avec les silences du pape sur la question, tout cela ne contribue-t-il pas à affaiblir l'autorité du discours pontifical ?

Et que dire du caractère incohérent de certaines interventions de François, soutenant par exemple la famille et condamnant les attaques dont elle est l'objet, tout en se gardant de dénoncer les unions fausses, illégitimes ou infâmes ?

S’il est une chose à souhaiter pour 2018, c’est que le successeur de Pierre fasse la clarté sur tous les sujets qui divisent l’Eglise et sèment la confusion parmi les fidèles, même les mieux disposés.