Le Patriarcat latin de Jérusalem (1)
Prise de Jérusalem par les Croisés, 15 juillet 1099
Avec le Patriarcat latin de Jérusalem, cette « série d’été » arrive à son terme, après avoir parcouru les six autres patriarcats catholiques : copte d’Alexandrie ; maronite, grec-melkite et syrien, tous trois d’Antioche ; arménien de Cilicie et chaldéen. Le présent article est tiré de la présentation faite par le site du Patriarcat latin de Jérusalem.
Introduction
Le Patriarcat latin de Jérusalem est une Eglise catholique dont le territoire comprend Chypre, la Jordanie, Israël et la Palestine. Il est soutenu par six vicariats qui opèrent dans différents domaines d’action pour soutenir les communautés chrétiennes de ces pays. Depuis le 6 novembre 2020, le cardinal Pierbattista Pizzaballa est l’actuel Patriarche de Jérusalem.
Le Patriarcat latin a une histoire ancienne et complexe, qui se mélange avec celle, tout aussi ancienne et complexe, de Jérusalem. Nous nous contenterons ici d’illustrer les passages historiques significatifs pour comprendre l’origine et les caractéristiques de cette institution catholique de Terre Sainte.
Jérusalem et la Palestine ottomane au début des années 1800
Depuis la fin des Croisades (1270), Jérusalem a vécu dans un état d’isolement relatif, qui a duré jusqu’en 1800 – bien que la présence des chrétiens ait été ininterrompue pendant cette période.
Au début du XIXe siècle, Jérusalem était toujours isolée, à la fois pour des raisons politiques et géographiques (y compris la crainte de favoriser d’une manière ou d’une autre le retour des “Latins” – nom donné aux Européens en général en raison de leur utilisation de la langue latine). Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle, avec l’invention du bateau à vapeur, qui permit de réduire le temps des voyages, qu’il devint plus facile de l’atteindre.
La présence des Latins en Terre Sainte depuis l’époque des Croisades fut préservée grâce aux Frères Mineurs, des Franciscains à qui le Pape a confié plus tard la tâche de devenir les “gardiens” des Lieux Saints, d’où le titre de “Custodie de Terre Sainte” (“Custos” étant le titre donné, jusqu’à aujourd’hui, au supérieur de ces régions du Moyen-Orient qui constituent les Lieux Saints).
Peu à peu, la France, qui, depuis le XIIe siècle, avait obtenu du calife de Bagdad Haroun Al-Rashid le protectorat des catholiques en Terre Sainte (perdu après la Révolution française), a récupéré le droit de protection sur les Lieux Saints et les chrétiens de l’empire ottoman.
Outre les Latins, les Grecs orthodoxes ont également intensifié leur présence en Terre Sainte, qui a commencé après la chute de Constantinople (1453) et ont proclamé plusieurs revendications aux sujets des Lieux Saints.
A cela s’ajoutent les revendications de l’Empire russe naissant. Très vite, au cours du XIXe siècle, les Grecs orthodoxes et les Russes unissent leurs forces pour obtenir la suprématie sur les Lieux Saints. Trois événements ont particulièrement contribué à l’ouverture de la Palestine à l’Occident au cours des années 1800.
Le premier est la campagne de Napoléon Bonaparte en Syrie en 1799 (dans la continuité de celle d’Egypte), qui, malgré un échec militaire, a eu pour effet de réveiller l’intérêt des puissances européennes pour la Palestine.
Le deuxième événement est l’invasion de la Palestine par Mohammed Ali, un ambitieux vice-roi égyptien, qui permet l’ouverture de la région aux influences occidentales, l’établissement de sociétés missionnaires chrétiennes et la fin de la discrimination à l’égard des non-musulmans.
Enfin, le troisième événement est la guerre de Crimée (1853-56) dont les Lieux Saints deviennent le prétexte : elle se termine par le traité de Paris (1856) et consacre la défaite de la Russie, laissant en suspens la question des Lieux Saints.
(Source : Patriarcat latin de Jérusalem – FSSPX.Actualités)
Illustration : Émile Signol, Domaine public, via Wikimedia Commons