Le Patriarcat latin de Jérusalem (5)

Source: FSSPX Actualités

Saint Onuphre sur le Janicule, siège de l'Ordre

L’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem a un lien profond et ancien avec le patriarcat latin de Jérusalem, il est donc intéressant de connaître cet ancien ordre de chevalerie qui existe toujours et qui est en activité. Second article sur le sujet : L’Ordre aujourd’hui.

Objectifs

Les objectifs de l’Ordre sont les suivants :

Renforcer chez ses membres la pratique de la vie chrétienne, dans la fidélité absolue au Souverain Pontife et selon les enseignements de l’Eglise, en observant comme fondement les principes de la charité qui font de l’Ordre un moyen fondamental d’assistance à la Terre Sainte ;

Soutenir et aider les œuvres et institutions caritatives, culturelles et sociales de l’Eglise catholique en Terre Sainte, en particulier celles du Patriarcat latin de Jérusalem, avec lequel l’Ordre entretient des liens traditionnels ;

Soutenir la préservation et la propagation de la Foi en ces terres, et promouvoir l’intérêt pour cette œuvre non seulement parmi les catholiques dispersés dans le monde, qui sont unis dans la charité par le symbole de l’Ordre, mais aussi parmi tous les autres chrétiens ;

Défendre les droits de l’Eglise catholique en Terre Sainte.

L’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem est la seule institution laïque de l’Etat du Vatican chargée de subvenir aux besoins du Patriarcat latin de Jérusalem et de toutes les activités et initiatives visant à soutenir la présence chrétienne en Terre Sainte. Les contributions versées par ses membres constituent donc la principale source de financement des institutions patriarcales.

Structure

L’Ordre a une hiérarchie définie. Au sommet est le cardinal Grand Maître, nommé directement par le Saint-Père pour diriger et gouverner l’Ordre. Le Grand Maître est assisté par un organe consultatif, le Grand Magistère, dont la tâche est d’identifier et de convenir avec le Patriarcat latin de Jérusalem des programmes et des actions à entreprendre, des méthodes et des délais à définir chaque année pour subvenir aux besoins des institutions et des communautés chrétiennes en Terre Sainte.

La Présidence du Grand Magistère est composée du Gouverneur général, des Vice-Gouverneurs généraux et du Chancelier de l’Ordre : ils constituent le “conseil” exécutif de l’Ordre.

La hiérarchie se divise ensuite en deux parties distinctes : une ecclésiastique et une laïque. La première, dirigée par le Chancelier et le Cérémoniaire, est chargée du développement spirituel de l’Ordre ; la seconde, dirigée par le Gouverneur général, est chargée de la gestion de l’Ordre.

La tâche de la hiérarchie ecclésiastique est de définir les programmes et les événements à mettre en place pour développer la spiritualité de chaque membre. La tâche de la hiérarchie laïque est de mener à bien les activités sociales et caritatives de l’Ordre au nom de la Terre Sainte.

L’Ordre est subdivisé en Lieutenances, elles-mêmes divisées en Sections. Le cas échéant, les Sections peuvent être divisées en Délégations. Le lieutenant, les chefs de section (Presidi en Italie et en Sicile) et les délégués (responsables des délégations) sont accompagnés d’une organisation ecclésiastique parallèle composée des prieurs de section et de délégation.

Tous ces rôles sont fonctionnels, impliquant des responsabilités administratives ; il ne s’agit pas de titres honorifiques. La durée du mandat est de quatre ans et peut être renouvelée, à condition que le titulaire s’acquitte correctement et efficacement de ses tâches.

Les candidats appropriés pour chaque poste sont suggérés par le supérieur immédiat et soumis à ceux qui occupent des postes plus élevés et au Grand Magistère pour approbation finale. L’Ordre compte actuellement 52 Lieutenances : 26 en Europe, 15 en Amérique du Nord et au Canada, 5 en Amérique latine, 7 en Australie et en Extrême-Orient et une en Afrique du Sud.

Le nombre de membres actifs, i.e. de membres pratiquant effectivement la vie consacrée au service qu’ils ont promis de mener lors de leur admission dans l’Ordre, est actuellement d’environ 30 000.

Activités

L’Ordre est représenté dans presque tous les pays du monde où il existe une grande communauté catholique et qui rassemblent des conditions appropriées pour lui permettre d’atteindre ses objectifs.

Les dons recueillis pour la Terre Sainte sont gérés par les Lieutenances, conformément à la législation administrative et fiscale de leur pays d’intervention.

Le travail que le Patriarcat latin et les autres institutions catholiques réalisent en faveur des chrétiens de Terre Sainte grâce au soutien de l’Ordre peut être résumé comme suit :

Après la deuxième Intifada (qui a mis fin au travail et à l’activité économique dans une très grande partie de la Terre Sainte), les temps particulièrement difficiles qui ont suivi ont provoqué la perte d’emploi de nombreux chrétiens et ont incité le Patriarcat latin, la Nonciature apostolique et les autres institutions catholiques à s’engager dans la distribution d’aides sociales et humanitaires, dans le but d’apporter un soutien financier direct aux familles les plus nécessiteuses.

Cependant, la charité sous forme de subventions directes – que certains peuvent considérer comme des “aumônes” – ne fait pas partie des méthodes de fonctionnement normales de l’Ordre. L’assistanat humilie les personnes qui doivent l’accepter et a un effet négatif en encourageant les bénéficiaires à vivre de la charité.

La politique de l’Ordre a été, et est toujours, d’aider les chrétiens de Terre Sainte à atteindre un niveau d’éducation et de formation professionnelle qui leur permette de jouer un rôle actif dans la société de leur propre pays.

Pendant la seconde moitié du XXe siècle, les familles chrétiennes de classe moyenne qui ont quitté la Terre Sainte pour chercher un avenir meilleur à l’étranger ont constitué un véritable exode. Aujourd’hui, le nombre de chrétiens dans les différentes régions de Terre Sainte varie de 2 à 4 %, et il s’agit très majoritairement d’artisans, de petits commerçants et de personnes travaillant dans l’industrie touristique - qui s’est développée parallèlement aux pèlerinages.

Ces très petites minorités ne peuvent survivre que si leurs compétences sont suffisamment élevées pour leur valoir l’appréciation et l’estime de la société dans laquelle elles vivent, ce qui ne peut être atteint que grâce à de meilleurs niveaux d’éducation et de formation.

Depuis la fin du XIXe siècle, l’Ordre a financé la construction de 41 écoles, en Palestine et en Jordanie, et s’est également engagé à financer leurs frais de fonctionnement. Aujourd’hui, plus de 19 000 élèves et étudiants fréquentent ces écoles, de la maternelle à l’enseignement secondaire et supérieur, ainsi qu’un certain nombre d’écoles techniques. En moyenne, les étudiants comptent 60% de chrétiens (catholiques, orthodoxes, etc.) et 40% de musulmans.

Les frais de fonctionnement du Patriarcat et de ses 68 paroisses, les salaires de près de 1 600 enseignants et autres personnels des écoles, les frais du séminaire patriarcal, des orphelinats et des cliniques, ainsi que ceux des nouvelles entreprises du Patriarcat et des autres projets en cours sont énormes et augmentent continuellement. Ils représentent une lourde charge pour l’Ordre et ne sont supportés que grâce à la générosité de ses membres actifs.

Ce que signifie être membre de l’Ordre

Entrer dans l’Ordre, c’est s’engager pour la vie. S’engager à être un témoin de la foi, à mener une vie chrétienne exemplaire afin de soutenir les communautés chrétiennes en Terre Sainte et de pratiquer le véritable engagement caritatif d’un chrétien.

Le but de l’adhésion à l’Ordre est de servir l’Eglise catholique et d’accomplir des actes de charité pour rendre le maintien de la présence chrétienne en Terre Sainte. Le but de l’adhésion à l’Ordre n’est pas de devenir membre d’une organisation prestigieuse afin de se vanter de son statut ou d’acquérir des bénéfices et des avantages personnels.