Le patriarche Cyrille démet Hilarion, métropolite de Volokolamsk

Le patriarche Cyrille de Moscou a retiré ses fonctions à Hilarion, métropolite de Volokolamsk et président du Département des relations ecclésiales extérieures du Patriarcat de Moscou. Celui qui était le bras droit du patriarche s’était distancié des positions prises par le patriarcat sur le dossier ukrainien.

Après la réunion régulière du Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe, le Synode a communiqué d’une part sa décision de démettre le métropolite Markos de Budapest et de Hongrie, de l’administration du diocèse, tout en le remerciant pour le travail accompli.

D’autre part, le communiqué poursuivait que « le métropolite Hilarion de Volokolamsk est désigné administrateur de la Métropole de Budapest-Hongrie » mais qu’il était démis des fonctions de président du Département des relations extérieures de l’Eglise russe et de membre permanent du Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe.

C’est le métropolite Antoine de Korsun qui remplacera Hilarion à la tête du Département pour les relations extérieures et comme membre permanent du Saint-Synode, gardant, de manière temporaire, la direction de l’Exarchat d’Europe occidentale et le poste de chef du bureau du Patriarcat de Moscou pour les institutions étrangères, mais avec exemption de la gestion du diocèse de Korsun.

Un écart sévèrement sanctionné

Les semaines précédentes, les efforts du métropolite Hilarion pour se différencier de l’attitude du Patriarche de Moscou et son alignement sur les demandes du Kremlin, étaient nettement perceptibles.

Il a d’abord rencontré l’archevêque Chrysostomos de Chypre, dans le cadre de l’Assemblée orthodoxe du Conseil œcuménique des Eglises, malgré le fait que l’Eglise de Russie ait interrompu la communion eucharistique avec l’archevêque de Chypre, après que ce dernier ait reconnu l’Eglise autocéphale d’Ukraine.

Il était ensuite présent à la pré-conférence du Conseil œcuménique des Eglises (COE) et a approuvé le texte, qui faisait part d’une condamnation unanime de la guerre en Ukraine.

Hilarion a également évoqué des « difficultés temporaires » dans l’Eglise orthodoxe, qui seront surmontées « définitivement », et qu’« une solution panorthodoxe ou inter-orthodoxe sera trouvée, ce qui permettra de guérir les blessures infligées au corps de l’orthodoxie mondiale et de rétablir la pleine communion entre les Eglises ».

Toutefois, cette mise à l’épreuve n’est pas un bannissement définitif, d’autant que les revirements sont fréquents au sein des « Eglises » orthodoxes.