Le pronostic de la maladie du Pape reste réservé

Source: FSSPX Actualités

Le langage des médecins doit être soigneusement soupesé et souvent décrypté, soit parce qu’il use de termes dont la signification n’est pas évidente dans le contexte, soit parce que certaines notions ne sont accessibles qu’à celui qui connaît un minimum la matière dont il est question.

Ainsi, alors que les bulletins de santé du Souverain Pontife montraient une amélioration, certes fort légère, mais plus ou moins constante depuis quatre ou cinq jours, la dernière communication du vendredi 28 février en fin d’après-midi signalait un incident un peu sérieux et se concluait par la formule : « Le pronostic reste donc réservé. »

Notons que cette expression dans la bouche d’un médecin signifie qu’il ne peut que dire que l’issue de la maladie est incertaine, et qu’il ne peut donc se prononcer ni dans le sens d’une aggravation, ni d’une guérison en vue. Parfois, l’expression est plus forte, et signifie que l’évolution de la maladie ou des lésions apparaissent défavorables. Mais c’est le premier sens qu’il faut retenir ici.

Mais pourquoi ce recul dans une appréciation qui faisait dire à certains journalistes que le Pape n’était plus dans une situation critique ? C’est à cause d’un « incident » survenu en début d’après-midi qui est ainsi rapporté dans le bulletin de santé :

« Le Saint-Père (…) a présenté en début d’après-midi une crise isolée de bronchospasme qui a toutefois provoqué un épisode de vomissement avec inhalation et une aggravation soudaine de son état respiratoire. Il a immédiatement subi une broncho-aspiration et a commencé une ventilation mécanique non invasive, avec une bonne réponse sur les échanges gazeux. »

Cet énoncé mérite une explication médicale. Le bronchospasme correspond à une difficulté à expirer, comme dans l’asthme. Le samedi 22 février le Pape avait présenté une « crise respiratoire asthmatiforme », qui avait nécessité une mise sous oxygénothérapie qui n’a pas été arrêtée depuis. L’incident est donc du même type.

L’« inhalation » signalée est le passage d’éléments du vomissement dans l’arbre respiratoire, ce qui provoque immédiatement « une aggravation soudaine de l’état respiratoire ». Ce qui explique pourquoi il a été procédé à une « broncho-aspiration » pour éliminer l’encombrement provoqué par l’inhalation.

Quant à la « ventilation mécanique non invasive », elle utilise normalement un masque par lequel le médecin peut pousser l’air dans les poumons, mais en suivant les efforts de respiration du patient pour les accompagner. Autrement dit, une assistance respiratoire légère et momentanée. L’efficacité du traitement était constatable « sur les échanges gazeux ».

Il s’agit donc d’un « incident » et non d’une aggravation caractérisée, mais le fait qu’il répète un épisode récent laisse les médecins soucieux – à juste titre – et ne leur permet pas de dire plus que « pronostic réservé ».

L’issue de cette maladie, de l’aveu même des médecins, n’est donc pas vraiment prévisible, et c’est tout ce qu’il faut retenir, sans se lancer dans des supputations sans fondement. Mais une chose semble à peu près sûre, le pape François risque d’être hospitalisé encore plusieurs semaines.

Mise à jour du 4 mars 2025

Durant la journée du 3 mars, le pape François a présenté deux épisodes « d’insuffisance respiratoire aigüe », selon les termes du bulletin médical. Ils ont été causés par un encombrement bronchique, lié à une accumulation de mucus. Il a été nécessaire de pratiquer une bronchoscopie pour évacuer cet obstacle par aspiration.

Ces épisodes montrent que, malgré la kinésithérapie respiratoire signalée dans un précédent bulletin, les voies respiratoires restent encombrées, ce qui est un signe assez inquiétant. Et la conclusion qui prédomine depuis plusieurs jours du « pronostic réservé », devient de plus en plus péjorative.

Inutile de dire sur quel sujet dissertent les vaticanistes actuellement