Le retour de la Vierge dans la plaine de Ninive

Source: FSSPX Actualités

Entre ombres et lumières, les catholiques d’Irak, toujours incertains sur l’avenir politique de leur pays, ont entrepris une vaste campagne de réinstallation des images de Notre-Dame de Lourdes dont l'Etat islamique les avait privés. 

Au cours des trois années d’occupation djihadiste, la fureur iconoclaste des islamistes a mené à la destruction systématique des églises, des croix, et aussi des statues de Notre-Dame de Lourdes, pour laquelle les chrétiens d’Irak ont une vénération toute spéciale. 

Signe de retour à la normalité : quinze statues de la Vierge de Massabielle ont été remises à l’endroit même où l’Etat islamique les avait détruites. Ainsi, à Qaraqosh, Telkaif, Alqosh, Karamles et en d’autres localités de la plaine de Ninive, la réinstallation de ces statues, qui toutes ont été bénies par Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, a été perçue comme le signe réconfortant de la timide résurrection de l’Eglise dans le pays. 

Cette heureuse initiative, due à l’association catholique de l’Œuvre d’Orient, doit être suivie, dans les semaines à venir, de nombreuses cérémonies de réinstallation des statues de la sainte Vierge Marie. A ces festivités, les évêques, prêtres, religieux et fidèles ont prévu de participer en grand nombre, afin de remercier Celle qui a soutenu les chrétiens d’Irak au cours de leur exil. 

Mais la situation de l’Eglise en Irak est loin d’être aisée : à peine écarté le joug sanglant de l'Etat islamique, apparaît le spectre de la partition du pays. Un communiqué du Patriarcat chaldéen s’alarme en effet d’une forme de « contrôle » voire d’ « invasion » des villages chrétiens libérés dans la plaine de Ninive par les militants du PDK, le Parti Démocratique du Kurdistan. 

« Il est regrettable que la tentative de mettre la main sur les villes de la plaine de Ninive, à travers des luttes publiques ou dissimulées, influe négativement sur les populations natives de cette terre », a ainsi déclaré Mgr Louis Sako, patriarche chaldéen catholique. 

C’est dans ce contexte que l’on peut expliquer le renvoi, à la mi-juillet, du maire chrétien d’Alqosh, sur fond d’allégations de corruption, et son remplacement par un proche du PDK. 

La situation se complique si l’on rajoute que certaines minorités chrétiennes se sont alliées au PDK afin de soutenir le projet d’un Kurdistan irakien indépendant, projet qui inquiète les chrétiens de la diaspora et ne les incite pas à revenir. 

Plus que jamais, les chrétiens d’Irak ont besoin de l’intercession de Notre-Dame de Lourdes afin de vivre en paix sur leur terre : nul doute que la Vierge entendra l’appel de ses enfants qui honorent son image au cœur de l’Orient.