Le sang de saint Pantaléon s’est liquéfié à nouveau

Source: FSSPX Actualités

Ampoule du sang de saint Pantaléon conservée à Ravello

Depuis près de cinq siècles, au monastère de l’Incarnation de Madrid, le sang de saint Pantaléon se liquéfie, ponctuellement, chaque 27 juillet. Le médecin martyr n’en finit pas d’étonner la science.

Dans des conditions normales, le sang de ce saint, médecin du IIIe siècle et martyr pendant la persécution de Dioclétien, reste à l’état solide, avec une surface concave et une couleur brunâtre. Lorsqu’elle n’est pas exposée, l’ampoule qui contient ce sang est conservée dans la chapelle reliquaire située derrière le retable de l’église, qui abrite également 2 000 autres reliques de saints.

Le sang du martyr est arrivé en Espagne peu après la fondation du couvent en 1616, par Juan de Zúñiga, vice-roi de Naples, qui l’avait reçu en cadeau du pape Paul V. A son tour, il en fit don à sa fille, Doña Aldonza, l’une des premières religieuses à vivre dans ce cloître.

Le jour où l’Eglise célèbre la fête de saint Pantaléon, le 27 juillet, le sang devient liquide, augmente de volume et passe d’un brun foncé à un rouge plus vif. Comme il n’y a qu’une petite quantité de sang, le miracle n’est pas visible de loin.

En revanche, dans la cathédrale de Ravello (Italie), d’où provient la relique, est conservée la plus grande ampoule de ce sang dans la chrétienté. Dans ce reliquaire, le sang « bouillonne », comme si le cœur du saint battait encore et le pompait, à la même date et au même moment qu’à Madrid.

Saint Pantaléon, un martyr médecin

Saint Pantaléon est né dans la seconde moitié du IIIe siècle en Asie Mineure, sans doute à Nicomédie, alors capitale impériale de l’Orient, dans une famille aisée proche de la cour. Son père était peut-être déjà médecin. Son fils s’applique aux études médicales et entre dans le milieu curial.

Alors que Dioclétien, arrivé au pouvoir en 284, n’a pas toujours été hostile aux chrétiens, très nombreux sinon majoritaires, dans cette partie orientale de l’Empire romain, dans sa vieillesse, et sous l’influence de son gendre puis successeur, César Galère, il finit par se durcir.

En février 303, paraissent les édits interdisant l’exercice du culte catholique, fermant les églises vouées à la démolition, confisquant les livres saints et les archives des communautés, privant les chrétiens de bonne naissance de tous leurs droits et privilèges, réduisant les humbles en esclavage, avant de les envoyer tous à la mort…

Pantaléon, renonçant à son avenir brillant, se convertit. Il demande le baptême. Certains de ses confrères, jaloux de son succès, découvrent son appartenance à la foi interdite, et le dénoncent à Galère. En dénonçant Pantaléon, ses confrères savent bien qu’ils le vouent à la mort et qu’elle sera horrible, afin de servir d’exemple.

Le 27 juillet 305, Galère le fait exécuter. Selon l’usage, des fidèles ont recueilli le sang du martyr dans une fiole déposée près de son corps dans sa sépulture. A la fin des persécutions, les reliques de Pantaléon commencent à être dispersées. La fameuse fiole de sang arrive à Ravello en Italie. Et les évêques ne vont pas tarder à faire une découverte troublante.

Chaque été, à la fête du martyr, lors de l’ostension de la relique, le sang se liquéfie et redevient rouge vif, comme celui de saint Janvier à Naples, mais il n’y a pas de mauvaise surprise annonciatrice de catastrophes à redouter : le miracle se produit toujours tous les 27 juillet mais aussi, lorsque le saint médecin guérit un fidèle venu l’implorer, quelle que soit la date.

Les évêques de Ravello vont récupérer des gouttes de ce sang qui seront offertes à d’autres diocèses, entre autres Padoue et Madrid, comme il a été dit plus haut. Infailliblement, que ce soit à Madrid ou à Ravello, le sang de Pantaléon, à la seconde près, devient liquide et rouge, cette année encore aux deux endroits. Aucune explication n’a pour l’heure été trouvée au prodige.