Le Vatican demande des comptes à Instagram

La salle de presse du Saint-Siège
Le Vatican a demandé à l’entreprise Instagram d’enquêter sur le compte du pape François, qui pourrait avoir été piraté à des fins publicitaires de mauvais goût.
L’omniprésence sur les réseaux sociaux aurait-elle ses limites ? Depuis quelques jours, il s’agit là d’un sujet qui fait disserter plus d’un prélat oltretevere.
L’affaire aurait de quoi faire sourire, si elle n’était pas de nature à nuire à l’image de l’Eglise : le 13 novembre 2020, le compte Instagram du successeur de Pierre – @Franciscus – a marqué d’un « j’aime » le cliché plus que suggestif d’un mannequin italien quelque peu célèbre.
La salle de presse du Saint-Siège ne découvre la chose que le lendemain, et encore, grâce à l’alerte lancée, outre-Atlantique par Catholic News Agency. La photographie commentée disparait alors, sans autre forme de commentaires.
Quelques jours plus tard, le 20 novembre, on apprend que le Vatican a demandé à Instagram d’ouvrir une enquête, car, vérification faite, personne, à l’intérieur de l’enceinte léonine, ne serait responsable de la bévue numérique.
« Nous pouvons exclure que la mention ‘j’aime’ soit venue du Saint-Siège, qui s’est tourné vers Instagram pour obtenir des explication », a ainsi précisé à l’Afp un responsable de la communication vaticane.
Le compte Instagram du souverain pontife compte 7,3 millions d’abonnés, et ne « suit » jamais personne, ni ne commente quelque contenu que ce soit. Il est géré – à l’instar de son compte Twitter @pontifex – par une équipe au sein du Vatican.
Cependant, on ne sait pas quels appareils sont utilisés afin de mettre à jour les réseaux sociaux du pontife romain. On ignore encore si ceux qui supervisent les comptes du pape, utilisent leur compte personnel à partir des mêmes appareils, créant autant de failles numériques potentielles : faut-il le rappeler, Instagram permet à plusieurs comptes d’être connectés sur un seul appareil.
L’agence qui gère la communication du mannequin italien signalé par le compte @Franciscus, n’a pas tardé à exploiter l’événement, assurant avoir reçu « la bénédiction officielle du pape ». Tandis que la jeune femme écrivait sur son compte : « ce jour-là, j’ai été bénie, vous pourriez l’être aussi ».
Une séquence malheureuse qui rappelle, une fois plus, la prudence qui doit guider les usagers des réseaux sociaux qui, au Vatican comme ailleurs, constituent autant de cibles potentielles pour une cybercriminalité en continuelle expansion.
Sans parler des risques d’addiction, de la prise de recul par rapport à un événement ou de la perte du goût de l’effort intellectuel nécessaire afin d’approfondir un sujet. Les autoroutes du numérique lorsqu’elles ne sont pas maîtrisées, deviennent comme l’enfer : pavées de bonnes intentions…
(Source : Catholic News Agency – FSSPX.Actualités)
Illustration : Flickr / Cora della diocesi di Roma (CC BY-NC 2.0)