Le Vatican et l’Iran

Source: FSSPX Actualités

Le 9 mars, le pape Jean-Paul II a reçu l’ayatollah Mehdi Karrubi, président du parlement iranien. Les contacts entre l’Iran islamique et le Vatican semblent se multiplier.

En effet, pour la première fois, l’Iran avait envoyé une délégation lors d’une réunion inter-religieuse, ce fut à Assise, le 24 janvier dernier. Après un entretien privé d’un quart d’heure avec l’ayatollah Karrubi, le pape reçut les dix membres de la délégation iranienne. « Le pape s’est levé de son fauteuil pour accueillir ses hôtes, avec un sourire, et malgré son arthrose au genou, et en disant : “Soyez tous les bienvenus !” ». (Zenit)

Le message de Mehdi Karrubi s’est concentré sur « la collaboration internationale et les échanges culturels, lesquels sont un antidote aux préjugés et à la montée des extrémismes. »

Nous apprécions particulièrement le fait que le dignitaire d’un Etat comme l’Iran vienne prêcher en Europe contre la montée des extrémismes. Il nous semble que le devoir de décence consisterait à balayer devant sa propre porte avant de vouloir faire le ménage chez les autres.

Sur les 62 millions d’Iraniens, 99% sont musulmans, 0,1% sont chrétiens (dont 16.000 catholiques – voilà ce qui en reste). Rappelons – à propos d’extrémisme – que la constitution iranienne interdit à un musulman de se convertir et interdit à quiconque de vouloir convertir un musulman.

« Dans l’Iran chiite, dit Henri Tincq, les confessions minoritaires bénéficient d’une reconnaissance théorique, mais leurs activités sont étroitement surveillées et confinées à leur seule communauté. Aucun enseignement, aucune traduction de la Bible n’est tolérée en dehors de la langue d’origine. Aucun mariage n’est possible entre musulman et non-musulman. Toute conversion d’un musulman au christianisme est passible de la peine de mort. Toute activité extérieure des confessions minoritaires est confondue avec le prosélytisme. L’accès aux emplois publics, à la justice, à l’armée, à l’université leur est interdit ou sévèrement contrôlé. » (Le Monde, 14 février 2001)