L’Eglise et Monaco croisent le fer sur la question des unions civiles contre-nature

Source: FSSPX Actualités

Le gouvernement monégasque souhaite faire adopter un projet de loi autorisant les personnes de même sexe à contracter une union civile : le contrat de vie commune (CVC). L’Eglise a fait connaître son opposition au projet, déclenchant l’ire d’une partie de la classe politique. 

L’affaire débute en 2013, lorsque des membres de l’Union monégasque (UM), formation politique centriste, déposent un projet de loi visant à instaurer un Contrat de vie commune, l’équivalent monégasque du « pacte civil de solidarité » instauré en France en 1999. 

L’Eglise, qui est religion d’Etat sur le Rocher, a mis en garde le législateur contre une loi qui constituerait « un ersatz de mariage » et une menace contre l’institution matrimoniale. 

Mgr Bernard Barsi, archevêque de Monaco, a déclaré que « légiférer de manière spécifique en faveur de l’union libre va bien au-delà de la portée du texte. C’est mettre en danger la stabilité de nos institutions, en éloignant toujours davantage la législation monégasque de la doctrine de l’Eglise ». 

Dans un courrier adressé le 14 octobre au président du Conseil national, Stéphane Valéri, le prélat monégasque met en garde : « quand on légifère, il est nécessaire et responsable de savoir dépasser l’horizon à courte vue de l’instant politique ou de la simple tactique politicienne, pour se projeter dans l’avenir (…). L’exemple des pays voisins où le “mariage pour tous” est arrivé à la suite d’une succession d’étapes méthodiquement calculées ne peut être ignoré, sans compter la surenchère sur les droits à la filiation (PMA, GPA, etc.). » 

Stéphane Valéri a modérément goûté cette leçon de politique. Il a répondu à l’archevêque que « l’Eglise ne (pouvait) être considérée comme co-législateur » dans la Principauté. Dans ce climat tendu, le président du Conseil national a décidé de reporter au 2 décembre 2019 le débat sur le « pacs monégasque » au Parlement.