L’encyclique de Benoît XVI est un "signal positif", selon Hans Küng
Le théologien ultra-progressiste était interrogé le 26 janvier 2006 par le quotidien italien La Stampa, au lendemain de la publication de l’encyclique : "J’accueille cette encyclique comme un signal positif, mais j’y vois des limites", a-t-il déclaré, expliquant qu’il souhaiterait désormais une deuxième encyclique sur les structures de la justice dans l’Eglise institutionnelle et "ses rapports aimants avec ceux qui sont différents". Ces derniers sont, selon lui, "les femmes et les hommes qui utilisent des contraceptifs, les divorcés et ceux qui se remarient, les prêtres qui ont quitté le sacerdoce à cause du célibat, les voix critiques à l’intérieur de l’Eglise, les protestants et les anglicans pour qui la communion n’est pas reconnue comme valide".
Hans Küng estime que "Joseph Ratzinger pourrait devenir un grand pape s’il tirait de ses paroles justes et importantes sur l’amour des conséquences courageuses pour les structures de l’Eglise et ses règles juridiques". Le théologien contestataire a exprimé son souhait de "voir, à côté de la Congrégation pour la doctrine de la foi, une congrégation romaine pour l’Amour, qui vérifie la conformité de chaque décret de la curie avec l’amour chrétien".
"Je crois que de nombreux catholiques seront heureux de voir que la première encyclique du pape Benoît XVI n’est pas un manifeste du pessimisme culturel ou de la morale sexuelle d’une Eglise ennemie du corps, mais est consacrée à un thème central de la théologie et de l’anthropologie", a souligné Hans Küng. A ses yeux, Deus caritas est constitue un "document respectable, solide et diversifié, qui dit des choses sur l’amour qui devraient être évidentes pour les catholiques". Il estime que le pape "offre une nourriture théologique solide sur l’éros et l’agapè, l’amour et la charité, et se garde bien de construire de faux débats".