L’encyclique sur l’eucharistie

Source: FSSPX Actualités

 

Le Jeudi saint, le pape a publié une encyclique attendue sur la Sainte Eucharistie. La nature du sujet, intimement connexe à la Sainte Messe, faisait craindre et espérer. Il faut avouer que l’espérance a reçu plus de satisfaction que la crainte, et que ce texte rend à la tradition de l’Eglise une place généralement oubliée ou niée. Cependant, il donne également à craindre, et certains aspects révèlent le chemin encore long avant le retour complet de la tradition à Rome.

Nous ne pouvons qu’être satisfaits de retrouver un rappel vigoureux de l’aspect sacrificiel de la Sainte Messe. Le concile de Trente, dont on pouvait penser qu’il était totalement dépassé, revient à l’honneur pour soutenir cette réaffirmation. Dans la même ligne, la doctrine du "Mystère pascal", soubassement théologique du NOM, est revisitée dans un sens traditionnel, continuant toutefois à semer l’équivoque et à maintenir une explication théologique du Saint Sacrifice inadéquate et confuse.

La place et le rôle du prêtre sont rappelés de manière plus droite et plus traditionnelle que dans les récents documents pontificaux.

Cependant, une grave déficience apparaît dans l’omission de la propitiation. Ce caractère du Saint Sacrifice est en effet absent, et cela, sans nul doute, du fait d’une volonté délibérée. N’oublions pas la tendance actuelle à l’adoption de l’erreur de la Rédemption universelle qui s’est maintenue dans tous les grands documents du pontificat ayant abordé directement ou indirectement cette question.

De nombreux rappels disciplinaires viennent consoler ceux qui luttent depuis si longtemps pour l’extirpation des abus. L’encyclique annonce également un ou deux décrets qui seront portés par les dicastères concernés (Congrégation pour la doctrine de la foi et Congrégation pour le culte divin) devant renforcer cette lutte contre la déliquescence liturgique : communion, précepte dominical, normes liturgiques devant être respectées.

Cependant, le couplet œcuménique obligé vient mettre à mal de tels rappels. L’on peut estimer que, tant que le mouvement œcuménique sera porté par l’esprit qui l’anime, les rappels disciplinaires ne seront que de peu d’effet, car les choses sont liées.

En conclusion, il faut se réjouir de l’indéniable progrès théologique que réalise cette encyclique et de l’effort disciplinaire qu’elle veut réaliser pour enrayer la décadence folle que la liturgie subit depuis 30 ans. Tout en déplorant que la propitiation, cette grande oubliée de la liturgie et de la théologie post-Vatican II, doive encore faire son purgatoire.