Léonard de Vinci : la collaboration entre l'Italie et le Louvre compromise

Source: FSSPX Actualités

Le 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci donne lieu a une controverse entre la France et l’Italie. Le prêt au musée du Louvre de plusieurs tableaux du célèbre maître italien est compromis. 

L’année 2019 marque le cinq centième anniversaire de la mort de Léonard de Vinci. En 2020 ce sera le cinq centième anniversaire de la mort de Raphaël. En 2017 un accord avait été signé prévoyant que le Louvre, en échange d’un prêt de plusieurs œuvres de Raphaël pour une exposition organisée à Rome en 2020, recevrait plusieurs toiles de Léonard de Vinci pour une exposition à Paris à l’automne 2019. Mais les termes de l’accord sont aujourd’hui dénoncés par le gouvernement italien. 

De son côté, le directeur du musée des Offices de Florence, Eike Schmidt, est formel : « nos trois tableaux – L'Adoration des mages, L’Annonciation et Le Baptême du Christ – sont inscrits depuis 2009 dans la liste des œuvres qui ne sont pas prêtables », et ce pour des raisons liées à leur état de conservation. 

Mais la secrétaire d’Etat italienne à la Culture, Lucia Borgonzoni, explicite autrement la raison de ce refus : « Léonard est Italien, il est seulement mort en France (...). Le prêt de ces tableaux au Louvre placerait l’Italie à la marge d’un événement culturel majeur », a-t-elle déclaré à l’AFP le 18 décembre 2018. Et d’ajouter : « Dans le respect de l’autonomie des musées, l’intérêt national ne peut pas arriver en second, les Français ne peuvent pas tout avoir ». Elle considère qu’il faut aujourd’hui « tout rediscuter ». 

Jean-Yves Frétigné, coauteur de La France et l’Italie. Histoire de deux nations sœurs explique au micro de l’AFP cette rivalité franco-italienne de la manière suivante : « il y a d'un côté l'Italie qui revendique d'être l'aînée parce qu'elle est, avec Rome, la matrice de l'art occidental, et de l'autre la France qui éprouve un sentiment de supériorité vis-à-vis de sa voisine, préférant se tourner vers l'Allemagne ou, à une certaine époque, l’Angleterre ». Sans parler des campagnes napoléoniennes qui ont laissé un goût amer aux Italiens, puisque des centaines d’œuvres d’art ont été saisies ou acquises dans des conditions douteuses. Certains parlent de pillage. Ce n’est cependant pas le cas de La Joconde, que Léonard de Vinci vendit au roi de France François Ier en 1518.