Les cardinaux électeurs
Deux cardinaux électeurs ne pourront pas participer au conclave qui commencera le 18 avril prochain. En effet, pour des raisons de santé, le cardinal Jaime L. Sin, archevêque émérite de Manille, aux Philippines, et le cardinal Alfonso Antonio Suarez Rivera, archevêque émérite de Monterrey, au Mexique, ne pourront se rendre à Rome pour participer au vote qui élira le prochain pape. Le nombre des électeurs sera donc de 115.
"Après les obsèques de Jean-Paul II, les cardinaux ont entamé une période plus intense de silence et de prières, en vue du conclave", a déclaré samedi 9 avril Joaquin Navarro-Valls, directeur de la Salle de presse du Vatican. C’est pourquoi, "les cardinaux, à l’unanimité, ont décidé d’éviter ces jours-ci, les interviews et les rencontres avec les médias".
Les journalistes sont donc priés de s’abstenir d’adresser des demandes d’entretiens aux cardinaux ou autres commentaires pendant cette période, a précisé Joaquin Navarro-Valls. Selon lui, il ne faut pas interpréter ce geste comme "un manque de courtoisie" ou comme un désintérêt pour la presse. Au contraire, a-t-il souligné, "les cardinaux ne manquent pas de remercier" les médias du grand intérêt avec lequel ils ont suivi cette période. Le porte-parole du Saint-Siège a cependant insisté sur le fait que "ce n’est pas une interdiction, mais une invitation faite à la presse".
De façon moins alambiquée, on apprend du vaticaniste Luigi Accattoli, dans Il Corriere della Sera du 7 avril 2005, que le doyen du collège cardinalice, le cardinal Joseph Ratzinger a invité le 5 avril "ses collègues à ne pas donner d’interviews". N’obtenant pas l’adhésion de tous, le cardinal allemand a proposé le lendemain, que soient accordés des entretiens aux journalistes mais portant seulement sur des considérations générales, exigeant que le secret sur le conclave soit préservé, et que soit évitée toute allusion aux débats et divergences internes au sein du collège cardinalice, ainsi que toute mention de papabili.
Conformément à la Constitution apostolique Universi dominici gregis, "au moment fixé pour le commencement des actes de l’élection du pape, tous les cardinaux électeurs devront avoir reçu l’attribution d’un logement convenable, et s’y être installés, dans l’édifice appelé Domus Sanctæ Marthæ, récemment construit dans la Cité du Vatican". Si pour des raisons de santé certains cardinaux électeurs doivent avoir auprès d’eux, même pendant l’élection, un infirmier, on devra assurer à ce dernier un logement adapté.
Dès l’annonce de la mort de Jean-Paul II, tous les pensionnaires ordinaires de la Maison Sainte Marthe ont commencé à chercher où se loger ailleurs, dans Rome.
La Maison Sainte Marthe a été construite entre 1993 et 1996 à la demande de Jean-Paul II, derrière la grande salle Paul VI qui sert généralement pour les audiences générales. C’est dans ce vaste bâtiment de couleur jaune clair, à cinq étages, que les cardinaux électeurs peuvent être logés dès leur arrivée à Rome. Malgré tout, ceux qui vivent à Rome et ceux qui le souhaitent, peuvent ne rejoindre la Maison Sainte-Marthe qu’au moment de l’ouverture du conclave.
Les cardinaux y disposent d’une chambre individuelle avec une salle de bain personnelle. La plupart ont aussi à disposition une pièce supplémentaire, pouvant servir de bureau. A chaque étage, une petite chapelle leur permet de célébrer la messe ou de se recueillir. Les repas sont servis dans une grande salle à manger située au rez-de-chaussée.