Les catholiques arméniens ont un nouveau patriarche
Siège du patriarcat arménien, à Bzoummar au Liban
Il aura fallu moins d’une journée au Synode des évêques catholiques du patriarcat de Cilicie des Arméniens pour élire leur patriarche : convoqués par le souverain pontife à Rome, le 22 septembre 2021, les prélats orientaux ont choisi Raphaël François Minassian dès le lendemain.
Le nouveau « Catholicos » ou patriarche, qui a pris le nom de Raphaël Bedros XXI, était jusqu’à présent archevêque titulaire de Césarée de Cappadoce des Arméniens, et Ordinaire des fidèles arméniens d’Europe orientale.
Ce francophone, né à Beyrouth en 1946, appartient à une famille issue de la diaspora, puisque ses grands parents ont été massacrés lors du génocide perpétré par l’Empire ottoman en 1915, et que son père, orphelin, avait trouvé refuge à Castel Gandolfo, sur ordre du pape Benoît XV.
Raphaël Bedros XXI a obtenu ses grades de théologie et de philosophie à l’Université pontificale grégorienne entre 1967 et 1973.
Avant d’être élevé à la dignité épiscopale, il a été juge ecclésiastique à Beyrouth, professeur de liturgie arménienne – un rite introduit par saint Grégoire l’illuminateur (vers 257-331) considéré comme l’apôtre de l’Arménie – puis a exercé son ministère à New York (Etats-Unis).
En juin 2016, Raphaël Minassian recevait le pape François à l’occasion de son voyage apostolique en Arménie. Interviewé par Asianews, le futur patriarche avait souligné les propos « clairs et essentiels » tenus par le pontife romain l’année précédente, qualifiant le populicide arménien de « premier génocide du XXe siècle ».
« Pour cette raison, s’était alors réjoui Raphaël Minassian, nous avons une dette [de gratitude] envers lui. »
A la suite de son élection, le Catholicos arménien a demandé au Saint-Père l’Ecclesiastica communio, qui consiste en une ratification officielle du choix du Synode arménien.
« L’élection de Votre Béatitude », écrit notamment le pape François dans sa lettre de confirmation, « a lieu au moment où les hommes sont particulièrement éprouvés par divers défis. Je pense à la souffrance en Syrie et au Liban – pays où l’Eglise de Cilicie des Arméniens est présente – ainsi qu’à la pandémie, qui est encore loin d’être vaincue dans de nombreuses régions du monde. »
Avant de se séparer de la communion avec le Siège apostolique, l’Eglise arménienne lui est resté unie jusqu’en 551, soit une centaine d’années après le concile de Chalcédoine de 451.
Il y eut diverses tentatives de rapprochement, comme au concile de Florence en 1439, mais l’origine de l’accord était plus politique que religieuse, et l’union fut assez brève.
Il faudra attendre 1740 pour voir le retour d’une partie des Arméniens dans le giron de l’Eglise catholique, union sanctionnée par la création du patriarcat de Cilicie, dont Raphaël Bedros XXI Minassian vient de prendre la tête.
Ce patriarcat est situé physiquement au Liban, à Beyrouth, car la Cilicie est en territoire turc, dans une région où l’islam est particulièrement virulent contre les chrétiens.
(Sources : Asianews/Fides – FSSPX.Actualités)
Illustration : Serouj (courtesy of Rita), CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons