Les fresques de la chapelle Sixtine en danger
L'aménagement de la chapelle Sixtine, qui doit son nom à Sixte IV (1471-1484), a duré plus de cinq ans, entre 1477 et 1483. Quelques années plus tard, en 1508, suite à des dégâts survenus dans le Palais apostolique, Michel-Ange (1475-1564) peignit la voûte qui lui prit quatre ans de travail. Les murs de la chapelle sont également couverts de fresques d´autres grands maîtres de la Renaissance, du Pérugin (1448-1523) à Botticelli (1445-1510).
En 1512, une fois ce travail colossal achevé, les fresques de la voûte de la chapelle Sixtine furent inaugurées par le pape Jules II, la veille de la fête de la Toussaint, par des vêpres solennelles. La chapelle Sixtine est le lieu de certaines célébrations pontificales, en particulier des conclaves. Depuis le 16e siècle, c´est là que les cardinaux élisent les papes à huis clos.
500 ans après son inauguration, la chapelle Sixtine doit se doter d´un nouveau système d´aération. Antonio Paolucci, le directeur des Musées du Vatican, a confié à l´agence romaine I.Media que les peintures de l´édifice étaient en danger. Le trop grand nombre de visiteurs – 5 millions en 2011 – provoque une pollution de l´air ambiant qui menace les fresques des grands maîtres, dont la voûte de Michel-Ange.
L´installation d´un nouveau système d´aération est « nécessaire pour prévenir de possibles dommages à venir », affirme Antonio Paolucci. Sans quoi, des mesures devront être prises pour réduire l´affluence de visiteurs. Le directeur des Musées du Vatican a détaillé les risques encourus par le patrimoine extraordinaire que représentent ces fresques. Les poussières, la pression anthropique, l´anhydride carbonique, les variations de températures sont autant d´éléments nocifs apportés par chaque visiteur qui altèrent le microclimat des lieux.
Ce n´est pas la première fois qu´Antonio Paolucci lance ce cri d´alarme. Surtout depuis l´augmentation considérable de la fréquentation des visiteurs au cours des dernières années. Cette forte affluence est liée au prolongement des horaires d´ouverture jusqu´à 18h, avec des nocturnes hebdomadaires à la belle saison. A plusieurs reprises, dans la presse italienne et dans L´Osservatore Romano, Antonio Paolucci a souligné que ce succès représentait un défi en ce qui concerne l´entretien et la conservation. Le directeur des Musées du Vatican a précisé que le risque n´était pas « à court terme » mais qu´il était de son devoir de prévenir et d’empêcher tout risque de dégradation.
Pour éviter d´imposer des restrictions d´accès, les autorités vaticanes ont chargé une entreprise spécialisée d’étudier un système de nettoyage de l´air. (Source : IMedia – DICI n°266 du 07/12/12)