Les papabili

Source: FSSPX Actualités

 

Comme à chaque conclave, les journalistes se livrent au petit jeu des pronostics sur le futur pape. L’exercice est inévitable, mais vain. Voici donc la liste des noms des papabili les plus souvent cités, mais on se souviendra de l’adage « Qui entre pape au conclave, en sort cardinal. »

Dans la Curie romaine:

Josef Ratzinger, 77 ans, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi depuis 1981. On l’a souvent jugé trop âgé, mais devant la difficulté de succéder à Jean-Paul II, l’hypothèse d’un pape de transition recueille de plus en plus de suffrages.















Giovanni Battista Re, 71 ans, préfet de la Congrégation des évêques. Ses fonctions lui permettent d’avoir la haute main sur les relations avec les 4500 évêques du monde entier et sur leurs nominations.















Francis Arinze, 72 ans, préfet de la Congrégation pour le culte divin, Nigérian, né dans une famille animiste de la tribu Ibo, converti au catholicisme. Cela fait dix ans que son nom revient sans cesse dans les listes des papabili.

 













En Italie :

Angelo Scola, 63 ans, patriarche de Venise. Dans sa jeunesse, il a côtoyé de près deux inspirateurs de la pensée de Karol Wojtyla, Henri de Lubac et Hans Urs von Balthasar, et a participé à la création de la revue Communio. Entré à l’université pontificale du Latran comme professeur d’anthropologie en 1982, il en fut le recteur de 1995 à 2002. Il a aussi été très proche du mouvement italien Communion et Libération.














Dionigi Tettamanzi, 71 ans, archevêque de Milan. Enrobé et jovial, il a donné des gages tant aux conservateurs qu’aux progressistes. Il a participé à la rédaction des encycliques Evangelium vitæ et Veritatis splendor. Il serait proche de l’Opus Dei. En juillet 2001, lors du sommet du G8 de Gênes, ville dont il est alors l’archevêque, il dénonce les dommages que la mondialisation peut faire subir aux êtres humains du sud de la planète : « Les droits des pauvres ne sont pas de pauvres droits. Ils ont autant de droits que les forts et les riches ».

 








Hors d’Italie, essentiellement en Amérique du Sud, continent qui compte le plus de catholiques :

Oscar Andrès Rodriguez Maradiaga, 62 ans, archevêque de Tegucigalpa (Honduras). Salésien, autrefois professeur de physique-chimie et de musique, il fut l’un des artisans de la campagne mondiale pour l’allégement de la dette des pays pauvres. Il avait souhaité la démission de Jean-Paul II  pour raison de santé.














Jorge Mario Bergoglio, 68 ans, archevêque de Buenos Aires (Argentine). Jésuite, né dans un famille d’origine italienne, il a la réputation d’un ascète, vivant de manière frugale et utilisant les transports en commun. Lors de la crise économique argentine, il se fit le défenseur des victimes de la récession.














Claudio Hummes, 70 ans, archevêque de Sao Paulo (Brésil). Franciscain, proche des milieux charismatiques, il fait partie des rares cardinaux latino-américains à s’intéresser à l’œcuménisme qu’il a étudié autrefois à Bossey, en Suisse. Il pourrait reprendre le rêve de réconciliation du précédent pontificat.


















Christoph Schönborn, 60 ans, archevêque de Vienne, et un des auteurs du "Catéchisme de l’Eglise catholique". Dominicain très apprécié de Jean-Paul II, artisan du rapprochement avec les Eglises orientales, européen convaincu, ouvert au dialogue œcuménique. Il parle parfaitement plusieurs langues.


Les vaticanistes établissent des probabilités de voir tel ou tel cardinal élu pape selon certains critères parfaitement étrangers au domaine de la foi et des mœurs, comme le fait de parler plusieurs langues ou d’avoir une bonne santé. D’après Le Monde du 13 avril, « des rumeurs courent déjà sur les maladies - réelles ou imaginaires – de tel ‘candidat’… (Ainsi) les milieux romains hostiles au cardinal Ratzinger rappellent qu’au début des années 1980 il avait eu un accident cérébral et chuté lors d’une visite à Bressanone (nord de l’Italie) ».

Au sujet des langues étrangères, on n’imagine pas, après Jean-Paul II, un pape qui ne soit pas polyglotte. Ce qui n’avantage pas le cardinal Tettamanzi qui ne sait que l’italien. En revanche, le cardinal Scola possède cinq langues étrangères, et le cardinal Maradiaga parle l’espagnol, le français, l’anglais et l’italien. On se rappellera qu’il avait été annoncé au cardinal Sarto, le futur saint Pie X, qu’il ne pourrait être pape puisqu’il ne parlait pas le français…