Les préoccupations du pape Jean-Paul II

Source: FSSPX Actualités

 

« Très chers frères et sœurs!

1. Je suis heureux de m’arrêter avec vous aujourd’hui sur le voyage apostolique que j’ai accompli en Azerbaïdjan et en Bulgarie. Mon âme en porte profondément la trace. Je rends tout d’abord grâce au Seigneur, qui m’a accordé la grâce de le réaliser. Ma reconnaissance cordiale s’adresse ensuite à ceux qui l’ont rendu possible: aux chefs des deux Etats et aux gouvernements respectifs, aux autorités civiles et militaires, à tous ceux qui ont collaboré à sa préparation et à son déroulement. J’adresse un remerciement spécial aux pasteurs de l’Eglise catholique des deux pays, que j’étends de tout cœur à ceux des Eglises orthodoxes, ainsi qu’aux autorités des communautés musulmanes et juives.

Les grandes traditions religieuses font partie du riche patrimoine historique et culturel du peuple azéri : c’est pourquoi il a été très significatif de rencontrer à Bakou, capitale du pays, non seulement les représentants de la politique, de la culture et des arts, mais également ceux des religions.

La communauté catholique d’Azerbaïdjan est, en outre, l’une des moins nombreuses qu’il m’ait été donné de visiter. Ce “petit troupeau” est l’héritier d’une très ancienne tradition spirituelle, partagée pacifiquement avec nos frères orthodoxes, au milieu d’une population en majorité musulmane.

2. C’est pourquoi, en me référant en esprit à la rencontre d’Assise, j’ai renouvelé de cette terre, véritable porte entre l’Orient et l’Occident, mon appel pour la paix, en insistant afin que les religions s’opposent avec fermeté à toute forme de violence.

Au cours de la messe à Bakou, j’ai clairement perçu qu’en Azerbaïdjan, le cœur de l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique bat également.

3. Ma visite à Sofia a coïncidé avec la fête des saints Cyrille et Méthode, évangélisateurs des peuples slaves. Depuis les débuts de l’évangélisation, un pont solide unit le Siège de Pierre au peuple bulgare. Ce lien s’est consolidé au siècle passé, grâce au service précieux rendu par le délégué apostolique de l’époque Angelo Roncalli, le bienheureux Jean XXIII.

Ma visite, la première d’un évêque de Rome, se proposait également de renforcer les liens de communion avec l’Eglise orthodoxe de Bulgarie, guidée par le Patriarche Maxim, que j’ai eu la joie de rencontrer après la visite à la cathédrale patriarcale.

4. A Sofia, j’ai ensuite rencontré les représentants de la culture, de la science et des arts en souvenir des saints Cyrille et Méthode, qui surent conjuguer admirablement la foi et la culture, en contribuant de façon déterminante à la formation des racines spirituelles de l’Europe.

Un exemple éminent de cette synthèse entre spiritualité, art et histoire, est le monastère Saint-Jean de Rila, cœur de la nation bulgare et perle du patrimoine culturel mondial. En me rendant en pèlerinage dans ce lieu saint, j’ai voulu rendre un hommage solennel au monachisme oriental , qui illumine l’Eglise tout entière par son témoignage séculaire.

5. Le sommet de mon bref mais intense séjour en Bulgarie a été la célébration eucharistique sur la place centrale de Plovdiv, au cours de laquelle j’ai proclamé bienheureux Kamen Vitchev, Pavel Djidjov et Josaphat Chichkov, prêtres Augustins de l’Assomption, fusillés dans la prison de Sofia en 1952, en même temps que l’évêque Eugène Bossilkov, béatifié il y a quatre ans.

Ces témoins courageux de la foi, ainsi que les autres martyrs du siècle dernier, préparent un nouveau printemps de l’Eglise en Bulgarie. C’est dans cette perspective que se situe la dernière rencontre, celle avec les jeunes, auxquels j’ai reproposé le message toujours actuel du Christ : « Vous êtes le sel de la terre... Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 13-14). Le Christ appelle chacun à l’héroïsme de la sainteté. Ainsi, ce pèlerinage apostolique s’est également conclu sous le signe de la sainteté.

Puisse l’Eglise en Azerbaïdjan et en Bulgarie, ainsi qu’en Europe et dans le monde entier, grâce à l’intercession constante de Marie, Reine des saints et des martyrs, diffuser le bon parfum de la sainteté du Christ dans la variété de ses traditions et dans l’unité d’une seule foi et d’un seul amour !