Les relations entre le Saint-Siège et la Chine

Source: FSSPX Actualités

Les relations diplomatiques entre le Vatican et la République populaire de Chine sont interrompues depuis 1951. Le Saint-Siège espère depuis longtemps un rétablissement de ces relations, et demande davantage de liberté pour les catholiques. La Chine compte environ 13 millions de catholiques, partagés entre membres de l’Eglise "officielle", approuvée par le gouvernement, et fidèles de l’Eglise "clandestine".

Pour la première fois, un haut fonctionnaire du gouvernement chinois a confirmé publiquement l’existence de contacts entre Pékin et le Vatican. Un échange d’ambassadeurs pourrait avoir lieu très prochainement, a affirmé le directeur du Bureau d’Etat des affaires religieuses, Ye Xiaowen, interrogé par le quotidien China Daily. Mais il est indispensable, poursuit-il, que le Saint-Siège interrompe ses contacts avec Taiwan et renonce à s’immiscer dans les affaires internes de la Chine. Autrement dit, le Vatican ne devrait pas intervenir dans les nominations d’évêques.

L’Agence Asianews considère les propos du directeur du Bureau d’Etat des affaires religieuses comme une réaction à deux récentes interviews accordées aux médias chinois par le « ministre des Affaires étrangères » du Vatican, Mgr Giovanni Lajolo, à l’occasion de l’élévation au cardinalat de l’évêque de Hongkong, Mgr Joseph Zen Ze kiun. Le représentant du Saint-Siège avait exprimé fin mars l’espoir d’assister à une amélioration des relations entre Pékin et Rome.

 Le 23 février, Mgr Zen avait déclaré à La Repubblica que depuis les années 80 "beaucoup d’évêques nommés par le gouvernement de Pékin" avaient demandé à être "reconnus par le Saint-Siège", en précisant que "85% des évêques de l’Eglise officielle de Chine avaient obtenu du Vatican leur légitimation." Car, les évêques non reconnus par Rome sont "marginalisés, refusés par le clergé et par les fidèles."

 Le 23 mars, la chaîne de télévision catholique hongkongaise Cable Tv a interrogé le cardinal Zen : “Le Vatican pourrait faire des concessions à la République populaire de Chine sur la nomination des évêques qui est un des principaux obstacles dans les relations délicates entre le Saint-Siège et le gouvernement chinois. Il pourrait autoriser la Chine à donner son opinion sans toutefois lui laisser le dernier mot", a-t-il affirmé.

 Lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision italienne Rai Uno, diffusé le 24 mars, le cardinal a expliqué que “les jeunes évêques surtout ne se laissent pas ordonner sans reconnaissance de Rome, même si le gouvernement ne leur permet pas de le déclarer publiquement”. “Il y a un tel contrôle, a-t-il ajouté, que la situation n’est pas compréhensible hors de la Chine”. – Voir dans L’Eglise dans le monde l’article « Chine : Le nouveau cardinal est tenu à distance par Pékin ».