Les religieux et le dialogue interreligieux

Source: FSSPX Actualités

 

>Réunie à Rome, l’Union des Supérieurs Généraux (USG) a consacré sa 63e assemblée semestrielle au dialogue interreligieux (voir DICI n° 84 : "Etre religieux veut dire être interreligieux "). D’après l’agence d’information sur la vie religieuse "Vidimus Dominum", le Père Michael McCabe a fait remarquer, lors de son intervention sur le rapport avec les religions indigènes, que malgré les ouvertures et les progrès faits dans la vision positive des religions traditionnelles, il y a encore beaucoup à faire du point de vue de l’Eglise catholique.

Les "aspects nouveaux" sont, selon lui, la reconnaissance de la "présence de l’Esprit de Dieu ‘en dehors’ de l’Eglise", ainsi que la "reconnaissance de la diversité culturelle". Malgré tout cependant, il y a encore une "discordance" dans le dialogue, provoquée par le fait que "l’on porte dans toutes les parties de l’Afrique, surtout à travers les médias, la culture sécularisée et matérialiste de l’Occident, avec ses problèmes et ses influences négatives", une situation "qui est certainement une invitation à la mission aujourd’hui".

Sur le plan religieux au sens strict, la discordance demeure, car il n’y a presque pas de reconnaissance, du côté catholique, de la richesse symbolique des religions traditionnelles. "Le fossé entre le monde chrétien et celui des religions traditionnelles n’a pas été encore comblé et encore moins compris", et cela pour deux raisons, selon le Père McCabe :

- tout d’abord, "parce que les projets d’inculturation du passé et du présent promus par l’Eglise ne sont pas suffisamment enracinés dans la vie quotidienne des gens" ;

- en outre, "le processus d’inculturation a été et reste encore une œuvre d’investissement extérieur ou un produit occidental". Pour réussir à procéder sur cette voie et combler le fossé, il est nécessaire de "développer de nouveaux rituels": "Cela pourrait s’avérer un défi très important pour l’Eglise locale et, en même temps, un défi face auquel les Congrégations religieuses et missionnaires peuvent certainement offrir une importante contribution".

Toujours au cours de cette assemblée, les participants ont pu apprendre que les piliers du dialogue interreligieux sont au nombre de quatre, selon le Père José Rodriguez Carballo, ministre général des franciscains. Et quatre également les principaux défis que la formation doit relever lorsque la vie consacrée entreprend la voie du dialogue.

Ces quatre piliers sont : le témoignage de la vie ou dialogue de vie; l’écoute et le respect; la proclamation de Jésus-Christ comme voie, vérité et vie; et une préparation adéquate car dialoguer n’est guère facile.

Les quatre défis auxquels est confrontée la formation sont : le dialogue interreligieux et la paix ; le dialogue et la Révélation; le dialogue et la maturation de l’identité; le dialogue et le dépouillement (kénose) du Dieu chrétien.



Le dialogue interreligieux peut contribuer "à donner un contenu plus profond à l’engagement à suivre le Christ". Au sujet de l’identité chrétienne, il est évident pour le Père Carballo que "la personne croît et se transforme dans sa relation continue avec l’autre, dans la résurrection de sa propre histoire, pour se laisser ouvrir à des horizons toujours nouveaux". Donc, la pratique du dialogue "peut être un chapitre de ce développement intégral qui est l’objectif de la formation".