L'Etat de la Cité du Vatican a eu 85 ans

Source: FSSPX Actualités

Le plus petit Etat du monde, l’Etat de la Cité du Vatican est né des Accords du Latran, signés le 11 février 1929, par le cardinal Pietro Gasparri, secrétaire d’Etat, et par le premier ministre Benito Mussolini au nom respectivement de Pie XI (1922-1939) et du roi Victor-Emmanuel III.

Ratifiés le 7 juin 1929, ces accords avaient mis fin à la « question romaine » déclenchée par la prise de Rome, le 20 septembre 1870 par les troupes piémontaises, et l'annexion de la ville au Royaume d'Italie, opposant de ce fait le Vatican à l’Etat italien depuis 1870. Ces accords signifiaient également la disparition des Etats pontificaux. Les accords de 1929 ont créé une entité souveraine de 44 hectares qui fait du gouvernement central de l’Eglise catholique, le Saint-Siège, un sujet de droit public international. Ils permettent aussi son indépendance de tout pouvoir constitué dans le monde.

Le pape réside dans la Cité du Vatican, où siègent certains organismes du Saint-Siège. Chef de l’Etat du Vatican, il délègue sa fonction de représentation dans les rapports internationaux, pour les relations diplomatiques et pour la conclusion des traités, à la secrétairerie d’Etat du Saint-Siège. Les 9 directions de l’Etat de la Cité du Vatican sont chargées respectivement des finances de l’Etat, des services généraux, des services de sécurité et de protection civile, des questions sanitaires, des célèbres Musées du Vatican, des services techniques, des télécommunications, des services économiques et enfin des villas pontificales. L’Observatoire astronomique du Vatican constitue un organisme autonome.

L’Etat du Vatican possède un drapeau, jaune et blanc portant la tiare et les clés sur le blanc, un hymne, la Marche pontificale de Charles Gounod (1818-1893), des plaques minéralogiques, sa poste, et sa monnaie. En 2012, l’Etat de la Cité du Vatican comptait un peu plus de 500 citoyens, parmi lesquels le pape, les cardinaux résidant à Rome et au Vatican, les diplomates du Saint-Siège résidant à l’étranger, ainsi que les hommes de la Garde suisse pontificale.

Mais seuls 240 de ces citoyens vivent au sein même de l’Etat. A l’inverse, quelque 250 personnes n’ayant pas la citoyenneté vaticane résident au Vatican, si bien que les résidents dans la Cité du Vatican forment un total de près de 500 personnes. L’Osservatore Romano a souligné que l’anniversaire de la signature des Accords du Latran entre le Saint-Siège et l’Italie, le 11 février 1929, coïncide avec celui de la conclusion de l’Accord de Villa Madama le 18 février 1984, par lequel furent apportées des modifications à l’un des protocoles constituant ces Accords du Latran, le Concordat. (Annuaire français de droit international, année 1984, volume 30, n°30, p.212) 

Jean Gaudemet, professeur émérite de l’université Paris II, précise la nature et la cause de ce changement capital : « Le Traité du Latran faisait encore de la religion catholique la seule religion de l’Etat. Cette notion a disparu de l’Accord de 1984 ». En effet, poursuit-il, « la doctrine dans laquelle s’insère l’Accord de 1984, (…), est aussi celle de la Constitution conciliaire sur l’Eglise dans le monde de ce temps (Gaudium et spes, 1965) ».

Les nouvelles dispositions diffèrent du régime du Concordat de 1929 sur de nombreux points ; plus particulièrement « le pouvoir politique n’est plus créateur d’une liberté qu’il garantit. Il constate celle que revendique l’Eglise en fonction même de sa mission. Car, c’est pour l’exercice de sa mission pastorale et non plus pour celle d’un pouvoir, fût-il spirituel, que l’Eglise jouit d’une pleine liberté. Nouveau vocabulaire, mais surtout nouvelle conception du rôle de l’Eglise dans le monde qu’inspire l’ecclésiologie de Vatican II ».