L’exécutif espagnol veut un registre des médecins objecteurs de conscience
Le ministère de l’Egalité inclura dans la réforme de la loi sur la santé sexuelle et reproductive et l’interruption volontaire de grossesse (IVE) un registre des professionnels objecteurs de conscience pour garantir l’accès à l’avortement dans tous les cas.
Des sources du département dirigé par Irene Montero ont assuré qu’il a été décidé d’utiliser la loi sur l’euthanasie comme référence car elle a obtenu un large consensus (sic) lors de sa rédaction.
L’objectif de ce registre des objecteurs est d’identifier les besoins dans chaque domaine de la santé, afin que le droit de pouvoir tuer l’enfant à naître puisse être garanti dans tous les cas.
Les chiffres de l’avortement
Cette annonce survient alors que le gouvernement vient de publier les chiffres de l’avortement pour 2020 : 427 475 bébés auraient dû naître en Espagne, seuls 339 206 sont venus rire et pleurer, les 88 269 autres conçus ont été avortés.
En d’autres termes, 20,6 % des enfants conçus sont tués, c’est-à-dire que plus d’un enfant sur cinq ne naît pas par la volonté de sa mère et d’une société qui y consent.
91% des avortements ont eu lieu à la demande de la mère (80 209), qui n’a pas cessé d’être une mère parce qu’elle s’est débarrassée de son enfant. Quelque espoir dans cette noirceur ? 19,9% des Espagnols se déclarent catholiques pratiquants. Cependant, dans au moins dix provinces, 100 % des gynécologues publics s’opposent à l’avortement.
Une opposition médicale décidée
Dans une déclaration officielle, l’Illustre Collège des médecins de Madrid (ICOMEM) a réagi aux déclarations du ministre de l’Egalité portant atteinte au droit constitutionnel et au code de conduite professionnelle en tentant de limiter le droit à l’exercice légitime de l’objection de conscience.
Il est en particulier rappelé que « c’est un droit fondamental reconnu internationalement dans la Charte européenne des droits de l’homme. Aucun règlement perturbateur ou loi idéologique opportuniste ne peut le réglementer, et encore moins le limiter ou le conditionner ».
La déclaration s’achève par ces mots : « Nous ne pouvons tolérer une ingérence illégitime dans la pratique de la médecine. Nous rejetons le contraste artificiellement créé entre le droit à l’objection de conscience, que tout médecin peut exercer, et le droit aux soins de santé de tout citoyen. »
Ce communiqué faisait suite à la menace de la ministre de l’Egalité du gouvernement socialo-communiste espagnol, Irene Montero, assurant que le droit des femmes de tuer leurs enfants à naître ne pouvait être affecté par le droit à l’objection de conscience des médecins.
Faisant écho au ministre, la directrice de l’Institut de la femme, Toni Morillas, a déclaré qu’il existe en Espagne une « mauvaise pratique » en matière d’« objection de conscience » des professionnels qui « fait que le droit humain à l’avortement est entravé » et traité plutôt comme « une pratique qui génère une stigmatisation sociale ».
Outil de discrimination
Le corps médical a réagi : le registre des objecteurs pourrait facilement devenir un outil de discrimination à l’embauche contre les médecins qui veulent être fidèles au serment d’Hippocrate :
« Je ne donnerai jamais de médicament mortel à quiconque, même s’il me le demande, et je ne prendrai aucune initiative de ce genre ; je n’administrerai pas non plus d’abortif à une femme. Au contraire, je vivrai et pratiquerai mon art d’une manière sainte et pure. »
(Sources : InfoCatolica – FSSPX.Actualités)
Illustration : © ICOMEM