Liban : les évêques maronites appellent au départ des réfugiés syriens

Source: FSSPX Actualités

On estime à 1,5 million le nombre de réfugiés syriens au Liban.

C’est un appel sans ambiguïté que les évêques maronites ont lancé aux autorités libanaises et internationales. Ils souhaitent « le retour chez eux des réfugiés syriens ». Selon un communiqué dont les extraits ont été repris par le quotidien libanais L’Orient-Le Jour le 1er novembre 2017, les prélats estiment que les réfugiés syriens sont devenus « un lourd fardeau » pour le pays.

Les évêques ont également précisé que « chaque jour qui passe sans solution pour un retour sécurisé des réfugiés, porte atteinte à leur dignité et au futur de leur pays ». Ils souhaitent donc que le gouvernement libanais et la communauté internationale « ne ménagent aucun effort pour accélérer le retour chez eux des réfugiés syriens » de sorte qu’ils puissent « contribuer à la reconstruction de leur propre pays ». Avant de préciser : « Si cette crise se poursuit, une génération entière risque de voir le jour sans identité nationale ».

Le 2 octobre 2017, l’agence d’information vaticane Fides a rappelé que le cardinal Bechara Boutros Rai, patriarche maronite d’Antioche et de tout l’Orient, au cours de sa visite pastorale dans la vallée de la Bekaa à la fin du mois de septembre, a déclaré que la présence massive de réfugiés syriens au Liban créait « une situation insoutenable », qui ne pouvait être résolue qu’en favorisant « par tous les moyens le rapatriement des réfugiés syriens ».

Fides a souligné également que l’implication croissante de réfugiés dans un nombre de crimes et délits commis dans le pays d’accueil alimente « l’impatience de la population libanaise vis-à-vis des réfugiés syriens ». Les évêques maronites y voient « une grave manifestation d’ingratitude vis-à-vis de l’hospitalité reçue », notamment parce qu’ils font croître encore « l’hostilité diffuse vis-à-vis de tous les Syriens innocents » ayant été contraints d’« abandonner leur terre pour fuir la violence, trouvant refuge dans un pays où leurs vies et leur dignité étaient protégées ».

Le ministre libanais de l’Economie, Raëd Khoury a affirmé, le 21 octobre dernier, que la crise syrienne a coûté à l’économie libanaise 18 milliards de dollars depuis son déclenchement en 2011 et que les déplacés syriens au Liban représentent désormais 40% de la population. « Le taux de chômage a atteint les 30% », a-t-il déploré lors d’une conférence de presse relayée par L’Orient-Le Jour : « La pauvreté a augmenté de 53% au Liban-Nord, 48% au Liban-Sud, et 30% dans la plaine de la Bekaa », a-t-il ajouté avant de conclure que « la situation économique ne peut plus tenir le coup, ces indicateurs ne trompent pas ». Le ministre a ensuite salué les municipalités qui ont pris des mesures à l’encontre des déplacés syriens, notamment pour fermer les commerces qu’ils tiennent de manière illégale, ou pour les recenser. Il a rappelé que seuls les métiers dans le secteur de la construction, de l’agriculture et du ramassage des déchets, sont autorisés par la loi pour les employés syriens.