Liberté religieuse et sécularisation de la société au Mexique
Le 23 septembre 2005, Luis Felipe Bravo Mena, le nouvel ambassadeur du Mexique près le Saint-Siège, est venu présenter ses lettres de créance au pape dans sa résidence de Castel Gandolfo. Pour Benoît XVI, "dans les sociétés modernes et démocratiques, l’Eglise considère qu’elle peut et doit avoir une pleine liberté religieuse. Dans un Etat laïque ce sont les citoyens qui, dans l’exercice de leur liberté, donnent un certain sens religieux à la vie sociale". Selon lui, un Etat moderne doit servir et protéger la liberté des citoyens ainsi que la pratique religieuse qu’ils choisissent, sans aucun type de restriction ou de contrainte. Reprenant un message publié par l’épiscopat mexicain en août 2005, le pape a affirmé que la liberté religieuse n’est pas "un droit de l’Eglise comme institution", mais "un droit humain de chaque personne, de chaque peuple et de chaque nation".
Le pape a demandé au gouvernement mexicain un "soutien particulier" pour l’institution familiale dont "la vitalité et le rôle fondamental diminuent progressivement". En évoquant "le problème du trafic de drogue qui mérite une attention spéciale", il a lui-même souhaité qu’"une des "racines du problème", à savoir la "grande inégalité économique" soit prise en considération.
Le même jour, Benoît XVI recevait en visite ad limina les évêques mexicains des provinces de Jalapa, Mexico, Puebla et Tlalnepantla accompagnés du cardinal Norberto Rivera Carrera, archevêque de Mexico. Il les a invités à ne pas se décourager devant une société largement sécularisée, sans établir de lien entre la doctrine conciliaire de la liberté religieuse et cette sécularisation massive. "Il ne faut pas se décourager, ni manquer d’enthousiasme dans les projets pastoraux, et ne jamais oublier que l’Esprit nous offre la force nécessaire. Le dessein et la réalisation des programmes pastoraux doivent refléter votre confiance en la présence aimante de Dieu dans le monde. Ceci aidera les catholiques à être capables d’affronter le sécularisme croissant et à participer de manière responsable aux affaires temporelles, éclairés par la doctrine sociale de l’Eglise". "Votre ministère pastoral doit s’adresser à tous, aux fidèles qui participent à la vie de la communauté diocésaine comme aux personnes qui s’en sont éloignées et qui cherchent un sens à leur vie".
Le pape a également demandé aux évêques mexicains d’être attentifs à leurs prêtres et d’entretenir avec eux "une relation d’amitié sacerdotale à l’image du Bon Pasteur".