L’Irlande dit un « oui » massif à la culture de mort

Source: FSSPX Actualités

Après avoir approuvé le mariage homosexuel en 2015, les Irlandais ont largement voté le 25 mai 2018 en faveur de l’abrogation du « 8e amendement », verrou constitutionnel interdisant l’avortement.

« Merci à tous ceux qui ont voté : demain, il est probable que nous écrivions une nouvelle page de notre Histoire », déclarait au soir du 25 mai le Premier ministre centriste irlandais, Leo Varadkar, qui avait fait campagne pour le « oui ».

En effet, sans attendre la publication des résultats définitifs, les premières estimations à la sortie des urnes annonçaient un « oui » l’emportant à 68 ou 69% des suffrages exprimés, avec une marge d’erreur annoncée de quelques points tout au plus. De fait, le 26 mai 2018,  les résultats définitifs publiés vers 19h00 n'ont pas démenti les estimations : 66,4 % de "oui" et 33,6% de "non", avec une participation record de 64,13%.

Avec ce triste résultat, le gouvernement Varadkar a tous pouvoirs afin d’élaborer un nouveau projet de loi qui, une fois voté par le Parlement, devrait autoriser l'avortement dans les 12 premières semaines de grossesse, et jusqu'à 24 semaines pour raisons de santé.

Le « oui » massif de l’Irlande met en relief le déclin de l'influence de l'Eglise catholique, décrédibilisée dans les médias qui ont fait leurs choux gras des scandales d’abus sur mineurs qui ont frappé l'institution religieuse. Sans parler des moyens massifs mis en œuvre pour la campagne en faveur du « oui », tel le ralliement d'artistes ou d'idoles la veille du scrutin, ou encore le filtre des publications pro-vie sur les réseaux sociaux, etc.

Tout ceci manifeste la fracture générationnelle qui s'est fait jour au sein de la société irlandaise. The irish Times montre en effet que les personnes âgées de plus de 65 ans sont les seules à avoir massivement dit « non » à l’avortement - à environ 60% - tandis que les autres tranches d’âge se sont prononcées pour le « oui », surtout les jeunes de 18 à 24 ans, à près de 90%. Signe de l'absence de transmission de la foi et de la morale catholiques en quelques générations - celles du concile Vatican II qui a adapté l'Eglise au monde, et celles de mai 68 qui a libéralisé le monde, le faisant tomber dans la licence et le rejet de Dieu et ses commandements.

Dans trois mois, le pape François visitera l’Irlande à l’occasion de la Rencontre des familles : il y trouvera une société de plus en plus sécularisée et laïcisée, dépravée parce qu'apostate. Seul un discours de foi pourra éclairer les intelligences dévoyées.