L’Osservatore Romano enthousiasmé par Le Seigneur des Anneaux de Tolkien
Dans un article publié le 26 février, le quotidien du Vatican fait l’éloge de l’œuvre de John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973) dont la deuxième partie intitulée "Les deux tours" a été récemment interprétée sur grand écran. "On ne comprend pas toujours les racines d’une création qui, au-delà de son enchantement qui séduit, fait miroiter une signification plus profonde de celle immédiatement évidente", écrit le journal.
Les racines de l’œuvre en trois parties "Le Seigneur des Anneaux", selon L’Osservatore Romano, se trouvent dans la personne même de son auteur Tolkien. A travers "un esprit équilibré, cultivé, animé d’un admirable sens de l’humour et dans lequel la fantaisie luxuriante se conjugue avec la rationalité la plus lucide", Tolkien "fait écho à l’évangile", explique l’auteur de l’article.
Pour le quotidien du Vatican, "le monde du ‘Seigneur des Anneaux’ est fantastique comme projection du monde réel, où les hommes sont agités par des passions, animés par des sentiments, esclaves de l’égoïsme, mais ouverts à des valeurs – l’amitié, la loyauté, la générosité, l’amour – plus fortes que la volonté du pouvoir qui dévaste l’homme".
L’article qualifie l’œuvre de Tolkien de "sorte de théologie". "Il parle au-delà des personnages, des images et des signes", conclut-il. "Quand la foi anime la pensée et la vie, il n’y a pas besoin d’y faire allusion : elle irradie de partout".
***
Il est regrettable que l’auteur de l’article n’évoque pas la nette différence existante entre l’œuvre écrite de Tolkien et la transposition moderne sous forme de film — d’après ce qui nous a été rapporté. Nous n’entrerons pas ici dans l’étude de l’œuvre de Tolkien, laquelle n’est certainement pas dénuée d’intérêt — encore que les sous-jacents théologiques ne soient pas toujours évidents.
En revanche, on peut affirmer sans ambages que l’esprit du film ne correspond pas à l’esprit de Tolkien. Nous sommes en face de deux œuvres différentes dans leur esprit et dans leur effet. Les moyens cinématographiques actuels de représentation du mal sont tels que l’œuvre en est étouffée et par là même faussée, cherchant une expression se rapprochant de l’esprit “sorcier” de Harry Potter.