Lu dans l’Osservatore Romano sur Michael Jackson, Jean Calvin et Harry Potter
Depuis un mois, le quotidien du Vatican se signale à l’attention des lecteurs en faisant l’éloge de figures fort peu catholiques.
Qu’on en juge :
Michael Jackson, mort le 25 juin, à l’âge de 50 ans, a été qualifié par L’Osservatore Romano de « mythe de la musique pop », au même titre que son « ex-beau-père Elvis Presley ». Jackson « peut être défini sans aucun doute comme un enfant prodige », poursuit le quotidien du Saint-Siège qui loue également « la voix soul extraordinaire du petit Michael » à ses débuts. « A cette époque, il était encore noir et il n’avait donc pas encore commencé le processus de redéfinition personnelle, plus que raciale, qui l’a conduit au fil des années à perdre les traits somatiques typiques des Afro-américains », continue l’article avec un art consommé de la litote, faisant ensuite allusion aux « aléas judiciaires bien connus » du chanteur, « suivis d’accusations de pédophilie ». « Mais aucune accusation, conclut-il, aussi grave et honteuse qu’elle fût, n’a suffi pour égratigner son mythe parmi ses millions de fans à travers le monde ».
Début juillet, L’Osservatore Romano, rendait un éloge appuyé au protestant Jean Calvin, né il y a 500 ans. Le journal du Vatican saluait en lui un réformateur « extraordinaire », un « chrétien » qui a laissé « une empreinte profonde ». « Etant donné la violence des polémiques à son encontre, il n’est pas inutile d’affirmer que Calvin est un chrétien », déclarait-il en soulignant que « l’empreinte laissée par le réformateur est profonde », et en ajoutant que « l’organisation calviniste est une création de génie » qui a su « résister habilement à tous les changements et les révolutions de la modernité », grâce à sa « supériorité et son efficacité, en comparaison à la rigidité autoritaire du monde luthérien ».
Dans un article publié sur son site Internet, L’Osservatore Romano a affirmé que le film Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, qui sortait le 15 juillet dans les salles du monde entier, était le meilleur film de la série.
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Le cardinal Joseph Ratzinger, en 2003, avait estimé que les romans de J.K. Rowling - dont s’inspirent ces films - exerçaient « une séduction subtile et profonde », et qu’ils « corrompaient l’âme des jeunes chrétiens avant même qu’elle ne soit complètement formée ». Déjà dans son édition datée du 15 janvier 2008, L’Osservatore Romano avait consacré une pleine page au « double visage d’Harry Potter ». Après la publication du septième et dernier tome de la série, il avait publié deux avis opposés sur cette oeuvre.
(Sources : Osservatore Romano/Imedia/Apic)