L’unité des chrétiens, une réponse à l’apostasie silencieuse ?

Source: FSSPX Actualités

Le 24 janvier, Benoît XVI a récité l’Angélus avec les fidèles réunis place Saint-Pierre. Avant la prière mariale, il a cité la première épître de saint Paul aux Corinthiens dans laquelle l’apôtre compare l’Eglise au corps humain : l’Eglise est comme un corps dont le Christ est la tête, et forme un tout avec lui.

Il a ensuite évoqué « la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens – sur le thème Soyez les témoins de ces choses – qui se termine en la fête de la conversion de saint Paul », en présence des représentants d’autres confessions et communautés ecclésiales. A cette occasion, a ajouté Benoît XVI, « nous demanderons à Dieu de nous accorder la pleine unité de tous les disciples du Christ », pour que « la communion des chrétiens rende plus crédible et plus efficace l’annonce de l’Evangile ».

Le 26 janvier, en la basilique Saint-Paul-Hors-les-murs, le Saint-Père a présidé les secondes vêpres de la fête de la conversion de saint Paul, et a prononcé l’homélie en reprenant le thème de la semaine de prière qui est une « invitation à témoigner ensemble du Christ ressuscité, selon le mandat confié aux disciples ». Et d’expliquer « ce vœu d’annoncer le Christ à autrui et de porter au monde son message de réconciliation se heurte à la contradiction que représente la division des chrétiens. C’est pourquoi, a poursuivi le pape, « l’unité et la communion des disciples du Christ sont donc une condition indispensable pour accroître la crédibilité et l’efficacité de leur témoignage ».

Puis le souverain pontife a souligné combien, « dans un monde marqué par l’indifférence religieuse et même par une tendance croissante à l’aversion pour la foi chrétienne, il est nécessaire de relancer une évangélisation nouvelle et intense. Non seulement parmi les populations qui n’ont pas encore connu l’Evangile, mais aussi dans les sociétés dont l’histoire a été pétrie par l’Evangile ».

Revenant sur les questions qui divisent les chrétiens, Benoît XVI a dit son espoir d’un dépassement dans la prière et le dialogue. « Le contenu central du message christique peut être annoncé ensemble : la paternité de Dieu, la victoire du Christ sur le péché et la mort par la croix et la résurrection, la confiance en l’action de l’Esprit. Car, a poursuivi le pape, « nous sommes appelés à témoigner ensemble face aux enjeux croissants de la société que sont la sécularisation, l’indifférence, le relativisme et l’hédonisme, aux thèmes délicats comme l’origine et la fin de la vie, les limites de la science et de la technologie, ou le dialogue avec les autres traditions religieuses ».

Au cours de son homélie, Benoît XVI a également insisté sur les domaines dans lesquels les chrétiens devaient « donner un témoignage commun », comme « la protection de la Création, la promotion du bien commun et de la paix, la défense du caractère central de la personne humaine », avant de demander à tous les chrétiens un « engagement pour vaincre les misères de notre époque, comme la faim, l´indigence, l´analphabétisme, la distribution inégale des biens ». Enfin, l’effort d’unité ne doit pas être la tâche de quelques-uns ou une activité accessoire dans la vie de l’Eglise. Chacun est appelé à y prendre part, sans oublier que l’unité est avant tout un don de Dieu qu’il faut solliciter, a-t-il conclu.

Commentaire

Sur le lien entre l’œcuménisme promu par le Concile Vatican II et l’« apostasie silencieuse » dénoncée par Jean-Paul II dans l’Exhortation apostolique Ecclesia in Europa (28 juin 2003), voir l’étude remise par Mgr Bernard Fellay à tous les cardinaux de l’Eglise catholique, le 6 janvier 2004, et restée jusqu’à présent sans réponse de la part de ses destinataires.

Dans cette étude on peut lire, au chapitre III, « l’œcuménisme engendre le relativisme de la foi ». Pie XI dans Mortalium animos, en 1928, déclarait que cet œcuménisme « disloque de fond en comble les fondements de la foi catholique ». Et Mgr Fellay, dans sa préface, écrivait : « cet œcuménisme a comme détruit les plus beaux trésors de l’Eglise parce que, au lieu d’accepter l’Unité fondée sur la vérité entière, il a voulu construire une unité adaptée à une vérité mariée d’erreur ». 

De l’œcuménisme à l’apostasie silencieuse. Publication Lettre à nos frères prêtres  B.P. 125  F-92154 Suresnes cedex. 

(DICI n°209 du 06/02/10 – Sources : VIS/apic/imedia)