A Macao, l’Eglise veille sur le droit à la vie
Cathédrale de Macao
Le diocèse de Macao encourage ses fidèles à ne pas « baisser la garde » devant la vague de sécularisation qui frappe la cité portuaire chinoise, où les thèmes de l’euthanasie, de l’avortement et de l’idéologie du genre s’invitent de façon récurrente dans l’espace public.
En matière de culture de mort, on ne peut pas dire que Macao soit parmi les villes les plus permissives d’Asie du Sud-Est : l’avortement n’y est pas libéralisé, comme en Chine continentale, mais uniquement toléré si la vie ou la santé de la mère est menacée, ainsi qu’en cas de malformation fœtale.
Cependant, la sécularisation avance, rampante, et fait craindre pour l’avenir : aussi le diocèse de Macao a-t-il choisi de sensibiliser les fidèles – environ 4% de la population – sur les menaces pesant sur le droit à la vie.
« Même si les lois de Macao protègent mieux la vie humaine que dans d’autres villes ou régions, la situation n’est pas la même concernant les gestes et pratiques des citoyens », explique le P. Michael Cheung, qui souligne que « beaucoup de choses surviennent dont on n’a pas connaissance, parce qu’elles ne sont pas relayées par les médias, ou parce qu’elles sont simplement accomplies en secret ».
Le religieux – membre de l’Institut du Verbe incarné et en charge de la Commission diocésaine pour la vie – rappelle que les médias locaux estiment que le taux d’avortements clandestins serait plus élevé qu’on l’imagine, en raison d’une sécularisation qui se manifeste notamment à travers l’industrie du jeu.
Macao est en effet devenue une capitale du jeu de hasard en Asie, impliquant toute une série de pratiques dont les femmes et les jeunes filles sont les premières victimes : le journal South Morning Post a ainsi mené son enquête auprès des médecins de Gongbei, ville de Chine continentale la plus proche de Macao. Il en ressort que 30% des avortements qui y sont pratiqués concerneraient des adolescentes originaires de la colonie rétrocédée à la Chine par le Portugal, en 1999.
L’avortement n’est pas la seule crainte du père Cheung, car le vieillissement inexorable de la population locale est une nouvelle source d’inquiétudes pour le religieux : en effet, Macao comptait 682 100 habitants en 2021, dont 82 800 personnes âgées de 65 ans et plus.
Des chiffres qui montrent une augmentation de 107 % de cette catégorie de population par rapport à 2011. Comme on peut l’imaginer, cette nouvelle situation a entraîné une hausse du taux de dépendance des plus âgés, et le débat sur la dépénalisation de l’euthanasie dans les cas dits « exceptionnels », s’est invité dans l’espace public.
Même si le gouvernement de Macao jure à grands cris qu’il n’a pas l’intention de légaliser le suicide assisté, l’Eglise reste vigilante, et doit continuer de « faire pression » pour restreindre l’avortement et garantir l’interdiction de l’euthanasie, prévient le père Cheung.
Car, si la législation actuelle est une « grâce de Dieu », comparée aux pays voisins, les catholiques ne doivent pas « baisser la garde » face à la « vague de sécularisation qui s’oppose aux enseignements de l’Eglise », en matière d’avortement, d’euthanasie et d’idéologie du genre, conclut le religieux.
(Source : Ucanews – FSSPX.Actualités)
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