Mea culpa nippon
Le gouvernement japonais a présenté ses excuses aux dizaines de milliers de personnes qui ont été stérilisées de force entre 1948 et 1996. Elles étaient suspectées d’être porteuses d’une maladie génétiquement transmissible, ou simplement atteintes d’un trouble du développement.
La « loi de protection eugénique », promulguée en 1948 est restée en vigueur jusqu'en 1996.
Environ 25 000 personnes ont ainsi été violemment privées de la possibilité d'avoir des enfants en raison d’une infirmité.
Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, s'est excusé dans une déclaration au terme de laquelle il a appelé à « la création d'une société dans laquelle personne ne soit plus jamais discriminé en raison de sa santé », rapporte l’Osservatore Romano dans son édition du 26 avril 2019.
Le gouvernement de Tokyo versera au titre d’indemnités à chaque victime une somme de 3,2 millions de yens, soit près de 25 000 euros.
Les fruits de l’eugénisme de Darwin
La loi entrée en vigueur en 1948 avait été adoptée pour « empêcher la naissance de descendants imparfaits et inférieurs ». Il revenait aux médecins de décider s’il convenait de procéder à une opération ou pas pour stériliser leurs patients.
L’anthropologue Jennifer Robertson de l’université du Michigan, dans son ouvrage Blood talks: Eugenic modernity and the creation of new Japanese, paru en 2002, explique que l'eugénisme, dans le cadre du nouvel ordre scientifique, a été introduit au Japon dès la fin du XIXe siècle, « sous l'égide du nationalisme et de l'impérialisme », parallèlement aux thèses de Darwin qui gagnaient le pays du Soleil levant à cette époque.
(Source : Osservatore Romano - FSSPX.Actualités - 08/05/2019)