Message du pape aux 500 dirigeants religieux réunis par Sant’Egidio
La communauté de SantEgidio a organisé sa 17ème rencontre internationale "Hommes et Religions", du 7 au 9 septembre, à Aix-la-Chapelle (Allemagne), sur le thème "Entre guerre et paix : les religions se rencontrent". Depuis 1987, à la suite du rassemblement interreligieux dAssise, cette communauté présidée par lhistorien Andrea Riccardi invite chaque année des représentants religieux de diverses confessions à "une grande rencontre de dialogue et de prière pour la paix". Cette année, une trentaine de forums ont réuni quinze cardinaux et patriarches de lEglise catholique, le secrétaire général du Conseil cuménique des Eglises, Konrad Raiser, ainsi que des représentants du monde bouddhiste, hindouiste, zoroastrien et shintoïste. Lobjectif était de "dessiner des voies de collaboration et daffronter ensemble des thématiques transversales dans des contextes culturels et religieux différents". (sic)
A cette occasion, Jean-Paul II a adressé un message dans lequel il fait un tableau particulièrement sombre de la situation internationale. Deux ans après lattentat du 11 septembre aux Etats-Unis, le pape écrit : "Malheureusement en même temps que les tours, se sont aussi écroulés, dirait-on, beaucoup despoirs de paix". Alors quà Assise, en 1986 "sallumait dans les âmes beaucoup despoir de paix, malheureusement, cet élan na pas été saisi avec la rapidité et le soin nécessaires", affirme le Saint-Père. Déplorant que ces dernières années, on ait "préféré la voie des intérêts personnels" à la défense de la paix, il dénonce en particulier le "développement des passions égocentriques" entre nations ou ethnies.
Il insiste sur la nécessité de ne pas oublier les racines chrétiennes de lEurope : "Je suis convaincu que lEurope, en sancrant solidement à ses racines, accélérera le processus dunion interne et offrira sa contribution indispensable au progrès et à la paix entre tous les peuples de la terre". Pour conclure : "Avec les armes de la prière, du dialogue, nous cheminerons alors sur la voie du futur".
Comme en réponse à cet optimisme pacifiste, le ministre turc pour les Affaires religieuses, Mehemet Aydin, est revenu, lors dun des forums, sur la polémique concernant linscription des racines chrétiennes de lEurope dans la future Constitution, en déclarant : "Les valeurs religieuses de fond appartiennent à nous tous au-delà du fait quelles soient expressément inscrites par leurs noms." -En clair, au-delà du fait de leur mention explicite. Dailleurs, pour dissiper toute équivoque, le président turc, Tayyip Erdogan, avait affirmé, dès le 3 septembre, que "si la notion de religion était incluse dans la Constitution, ce serait en contradiction avec les principes et les progrès faits par le continent depuis des siècles".