Message du pape à l’occasion du centenaire de la synagogue de Rome

Source: FSSPX Actualités

 

Regrettant de n’avoir pu se rendre lui-même à cette cérémonie, le pape était représenté par les cardinaux Camillo Ruini, vicaire général de Rome, et Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens et de la Commission du Saint-Siège pour les rapports religieux avec le judaïsme.

Dans son texte, lu par le cardinal Ruini, le pape a ajouté: "Nous devons encore parcourir beaucoup de routes : celle du Dieu de la justice et de la paix, de la miséricorde et de la réconciliation, qui appelle à la collaboration dans notre monde contemporain divisé par des conflits et l’inimitié". Jean-Paul II a ensuite insisté sur la situation en Terre Sainte, que "la violence continue à ensanglanter", déplorant "le trop-plein de sang innocent versé par les Israéliens et les Palestiniens". "Nous pouvons faire beaucoup ensemble, non seulement à Jérusalem et en Terre Sainte, mais aussi à Rome", a poursuivi le pape, "pour ceux qui souffrent, sont marginalisés, pour les immigrés et les étrangers, pour les faibles et les indigents. Avec les valeurs de défense de la vie et de la dignité de toutes les personnes humaines, nous pouvons accroître notre coopération fraternelle de façon concrète".

Jean-Paul II a, en outre, insisté sur les relations entre "l’évêque de Rome" et la communauté juive de Rome, "la plus ancienne de l’Europe occidentale, au rôle déterminant dans la diffusion du judaïsme sur le continent". Saluant les "frères aînés" des chrétiens, "citoyens de Rome depuis plus de 2000 ans, bien avant que Pierre et Paul ne vous y rejoignent", le pape a souligné le "rôle particulier de cette célébration pour la vie religieuse, culturelle et sociale de la capitale" italienne.

Jean-Paul II, notant "les profonds liens de l’Eglise et de la synagogue", est aussi revenu sur les "relations d’incompréhension, de refus et de souffrance" entre les deux confessions. Il a rappelé que le dialogue avait longtemps été recherché, appelant à une meilleure compréhension entre juifs et chrétiens, au concile Vatican II et à la Constitution Nostra aetate (28 octobre 1964) qui posa les bases du dialogue judéo-catholique, fondé sur l’œcuménisme et "le refus de l’antisémitisme".

"Ces relations amicales, renforcées et développées, nous voient unis dans le souvenir de toutes les victimes de la Shoah", a encore déclaré le pape, citant en particulier la rafle des juifs de Rome en 1943 et le rôle des chrétiens, "les justes des nations", et du Saint-Siège venus à leur aide durant l’Holocauste. Pourtant, "l’Eglise n’a pas hésité à déplorer les absences de ses fils à toutes les époques" a souligné Jean-Paul II, rappelant que l’Eglise avait demandé pardon pour ces fautes, en particulier lors du grand Jubilé de l’an 2000.

Jean-Paul II avait été le premier pape à se rendre à la synagogue de Rome, le 13 avril 1986.