Message du pape à Noël
Le 25 décembre 2005 à midi, le pape a adressé ses vœux "aux peuples et aux nations" depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre. Benoît XVI est apparu trente minutes au balcon pour prononcer son message de Noël et donner sa bénédiction Urbi et Orbi. La retransmission en direct a été assurée par 55 chaînes de télévision dans une quarantaine de pays.
Le pape a rappelé que "l’homme de l’ère technologique risque avant tout d’être victime des succès mêmes de son intelligence et des résultats de ses capacités d’action s’il se laisse gagner par une atrophie spirituelle, par un vide du cœur". "Eveille-toi, homme du troisième millénaire !", a lancé le souverain pontife."L’époque moderne est souvent présentée comme une période de réveil du sommeil de la raison, comme la venue de l’humanité à la lumière, émergeant ainsi d’une période obscure", a poursuivi Benoît XVI, en précisant que "néanmoins, sans le Christ, la lumière de la raison ne suffit pas à éclairer l’homme et le monde".
Le Saint-Père a particulièrement souligné l’importance de sauvegarder "les droits les plus élémentaires de ceux qui se trouvent dans de tragiques situations humanitaires, comme au Darfour et dans d’autres régions de l’Afrique centrale". Le pape a souhaité que Dieu "incite les peuples latino-américains à vivre dans la paix et la concorde", "qu’il donne courage aux hommes de bonne volonté qui agissent en Terre Sainte, en Irak, au Liban, où les signes d’espérance, s’ils ne manquent pas, attendent d’être confirmés par des comportements inspirés par la loyauté et la sagesse". Benoît XVI a encore souhaité que Dieu favorise "les processus de dialogue dans la péninsule coréenne et dans d’autres pays d’Asie, pour que, les dangereuses divergences étant surmontées, on parvienne, dans un esprit amical, à des solutions de paix cohérentes".
En italien, le pape a rappelé "l’héritage chrétien qui a fécondé la tradition, l’art, l’histoire et la culture italienne toute entière". "Heureuse et sainte fête de Noël ! Que le Christ sauveur vous garde dans l’espérance et qu’il vous fasse le don de la paix profonde ! Bon Noël !", a ensuite souhaité Benoît XVI en français.
Le 26 décembre, en la fête de saint Etienne, Benoît XVI a évoqué le premier martyr de l’Eglise à la prière de l’Angélus. « De nombreux chrétiens, déjà à l’origine de l’Eglise, ont témoigné de leur foi par l’effusion de leur sang. Les premiers martyrs seront suivis d’autres dans le cours des siècles jusqu’à nos jours. Comment ne pas reconnaître que, à notre époque également, en différentes parties du monde, professer la foi chrétienne requiert l’héroïsme des martyrs ? Comment ne pas dire ensuite que partout, même là où ne sévit pas la persécution, vivre l’Evangile avec cohérence comporte un prix élevé à payer ? »
Lors de l’audience générale du mercredi 28 décembre, fête des saints Innocents, Benoît XVI a poursuivi sa catéchèse en méditant sur la deuxième partie du psaume 138 qui "conduit à considérer la réalité la plus haute et la plus admirable de l’univers, l’homme, prodige de Dieu". "Sur cette merveille de la création, le Seigneur porte un regard d’amour, et il l’entoure de toute sa tendresse dès son origine, dès qu’il est dans le sein maternel; Dieu l’aime, car c’est Lui qui l’a façonné, qui l’a tissé dans le secret", a déclaré le pape. "Dieu connaît l’être humain alors même qu’il n’est qu’un tout petit embryon et qu’il n’est pas visible aux yeux des autres hommes".