Message du pape sur la laïcité au président du sénat italien
Le 16 octobre Benoît XVI prenait la parole au cours du congrès "Liberté et laïcité, droit naturel et loi de l’Etat, César et Dieu" organisé par les Fondations "Magna Carta" (Charte fondamentale) et "pour la subsidiarité" dans la ville de saint Benoît, à Nursie en Ombrie.
Le message du pape s’adressait à Marcello Pera, président du sénat italien et responsable de la Fondation Magna Carta ; il a été publié dans le quotidien italien Avvenire du 16 octobre.
La dignité de l’homme et ses droits fondamentaux représentent, pour Benoît XVI, "des valeurs préalables à toute juridiction étatique". Car "ces droits fondamentaux sont inscrits dans la nature même de la personne humaine, et peuvent être en conséquence finalement renvoyés au Créateur". En effet, le "sens religieux", dans lequel s’exprime l’ouverture de l’homme à la transcendance est une dimension fondamentale de l’âme humaine qui, a demandé le pape, doit être reconnue par un Etat sainement laïc. C’est cette "laïcité positive, légitime et profitable" qui garantit à chaque citoyen le droit de vivre sa propre foi religieuse en toute liberté, qui sera le ferment, précisait Benoît XVI, d’un renouveau spirituel et culturel de l’Occident.
Le président du sénat italien, partageant les mêmes convictions, a qualifié les propos du pape de "point de référence et d’agenda social et politique" et a lui-même encouragé les catholiques à s’exprimer publiquement. Le cardinal Joseph Ratzinger et Marcello Pera avaient publié en 2004 un recueil de réflexions sur l’Europe, sous forme de correspondance, intitulé "Sans racines".