Mgr Marcuzzo demande la protection du quartier chrétien de Jérusalem
Mgr Giancito-Boulos Marcuzzo
Mgr Giancito-Boulos Marcuzzo, évêque auxiliaire émérite du Patriarcat latin de Jérusalem, soutient la proposition faite par les patriarches et les chefs des Eglises de Terre Sainte dans leur déclaration de Noël qui demande la constitution d’une « zone spéciale ».
Celle-ci est nécessaire pour préserver la présence chrétienne, protéger le statu quo [terme qui désigne les relations entre les divers occupants des lieux saints], et défendre l’universalité de la ville.
La sauvegarde du quartier chrétien de Jérusalem est cruciale pour « maintenir la présence » de ses résidents et le statu quo, qui protège à la fois les chrétiens, les juifs et les musulmans, c’est ce qu’a déclaré l’évêque Giacinto-Boulos Marcuzzo, ancien vicaire patriarcal de Jérusalem des Latins.
Toujours actif sur le plan pastoral, le prélat a exprimé son soutien à la demande formulée récemment par les patriarches et chefs des Eglises de la ville sainte dans une déclaration de Noël.
« Nous sommes favorables à cet appel mais des doutes subsistent quant à sa prise en compte par les autorités israéliennes », a déclaré l’évêque, qui vit dans la région depuis des décennies et la connaît très bien.
La déclaration a été rendue publique lundi. Les dirigeants chrétiens de Jérusalem y appellent à un dialogue sur la création d’une « zone spéciale » dans le but précis de « sauvegarder l’intégrité » du quartier chrétien de la vieille ville.
L’objectif est de garantir son caractère unique et de préserver son patrimoine pour le bien « de la communauté locale et de notre vie nationale ». Cette déclaration est devenue nécessaire après plusieurs épisodes récents qui constituent une « menace » pour la présence des chrétiens.
Une telle demande a été faite dans le passé par des émissaires du Vatican et par le Saint-Siège, afin de garantir les lieux saints de Jérusalem. C’est aussi le moyen de protéger les croyants des actes « unilatéraux » et des actes politiques de certains pays ou de groupes politico-religieux locaux qui pourraient rompre l’équilibre.
La déclaration exprime des inquiétudes particulières quant aux « actes de groupes nationalistes juifs radicaux », qui cherchent à réduire la population non juive de Jérusalem par « l’achat de maisons palestiniennes ».
La présence chrétienne et le statu quo sont « remis en question quotidiennement » par des « attaques physiques et juridiques » dans le but de s’approprier la propriété des maisons et des biens « dans les parties musulmanes et chrétiennes » de Jérusalem, explique Mgr Marcuzzo.
« Cela nous effraie car cela met en danger la cohésion nationale elle-même », a noté le prélat. « Israël est et doit être ouvert, universel, mais s’il se referme sur lui-même, en petits ghettos dominés par les autorités locales », ce sera une défaite pour tous.
Pour Mgr Marcuzzo, le danger est constitué par des groupes « radicaux » et fanatiques qui attaquent les célébrations régulières ou même les déplacements dans certaines parties de la ville. Récemment, des moines arméniens ont été pris pour cible par de tels groupes.
« Le sens de cette zone spéciale est précisément d’éviter que le territoire ne perde sa population » car à la longue « les gens se lassent du harcèlement et des mauvais traitements ». Un autre objectif est de mettre fin à « l’inégalité de traitement et à l’illégalité ».
En parlant d’inégalité, le prélat critique les autorités israéliennes qui « accordent des permis d’entrée aux juifs américains », mais en interdisent d’autres à cause de Covid-19 et de la variante Omicron, comme c’est le cas pour les pèlerins chrétiens à l’occasion de Noël.
(Source : Asianews FSSPX.Actualités)
Illustration : Laetare, Domaine public, via Wikimedia Commons