Mission Rosa Mystica 2024 : en direct d’Alabel aux Philippines
Cette année, 38 volontaires venus du monde entier ont encore une fois répondu à l’appel d’ACIM-Asia pour participer à la 17e mission médicale Rosa Mystica, du 3 au 10 mars 2024. Récit de notre envoyée spéciale aux Philippines.
Chez les Blaan’s
Qu’ils soient Français, Suisses, Espagnols, Portugais, Américains, Singapouriens ou Australiens, ils ont tous traversé les océans et, après plus de 48 heures de voyage pour certains, ils ont rejoint Alabel, aux pieds des montagnes de Sarangani, dans le sud de l’île de Mindanao, la plus méridionale de l’archipel philippin. Située à l’est de la grande ville de General Santos, où nos volontaires ont atterri au petit matin ce dimanche 3 mars, la municipalité d’Alabel recouvre un immense territoire montagneux où la nombreuse population des Blaan’s vit encore sur ses terres ancestrales.
200.000 habitants vivent disséminés dans une quinzaine de villages (barangays, première division administrative de la municipalité) perchés sur les hauteurs de ces vertes montagnes tropicales, aux flancs abrupts desquelles s’accrochent les cultures : bananes, maïs, café, abaca ou fibre de bananier aux 150 usages dont la fabrication du dollar ! – qui apportent quelques maigres ressources aux familles de cette communauté tribale.
L’an dernier, la mission avait visité six de ces villages, officiellement accueillie et soutenue matériellement par le maire d’Alabel. Lors du traditionnel dîner d’action de grâces de fin de mission, il l’avait instamment invitée à revenir en 2024 afin de visiter les villages qu’elle n’avait pu atteindre, faute de temps et de conditions météorologiques qui ne permirent pas d’atteindre les villages les plus reculés, uniquement accessibles par des pistes qui deviennent impraticables par temps de pluie.
Aujourd’hui, la route qui y mène a gagné quelques kilomètres de bétonnage grâce au programme de pacification de ces régions – secouées, isolées et appauvries par une longue guérilla communiste jusqu’en 2022. L’appel renouvelé du maire d’Alabel s’insère d’ailleurs dans le cadre de cette politique de pacification et de développement de ces zones sous-médicalisées.
Un pont a même été construit – mais toujours pas en état de fonctionnement – là où l’on traversait la rivière à gué l’an dernier. Cependant, malgré ces quelques progrès, il faudra, cette année encore, parcourir des pistes accidentées, de véritables montagnes russes grimpant et dévalant les pentes abruptes des crêtes, pour rejoindre les villages de mission.
Ce lundi 4 mars 2024, la caravane se met en route au petit matin pour parcourir une quarantaine de kilomètres en trois bonnes heures ! Les jeunes volontaires amenèrent le matériel médical – médicaments, lunettes, petit matériel de chirurgie, etc. – dans des camions-benne mis à la disposition de la mission par la municipalité d’Alabel, avec chauffeurs expérimentés !
Parvenus au bout de la piste, la mission s’est installée sous le préau municipal de Datal Anggas où l’attendait déjà une foule de patients, venus à pied de hameaux lointains pour beaucoup d’entre eux, par des sentiers non carrossables. Sur les routes et les pistes de ces zones montagneuses, on croise beaucoup de petites motos tout-terrain souvent surchargées de passagers et de marchandises.
Tous n’ont pas les moyens de s’offrir ce moyen de transport. Chevaux, mules et carabaos (buffles domestiques) font encore partie du paysage ; et l’on marche beaucoup. Les enfants, vêtus de charmants uniformes, parcourent souvent de nombreux kilomètres à pied pour atteindre leur école. On peut aisément comprendre qu’en cas d’urgence médicale, les ambulances ne puissent atteindre ces villages.
On nous a dit qu’en cas d’accouchement difficile, les femmes sont transportées sur un brancard, ce qui signifie plusieurs heures de marche pour les porteurs, jusqu’à la route où le relais est pris par un véhicule sanitaire, généralement sous-équipé, qui les achemine jusqu’à l’hôpital… Ce lundi, Bruno, jeune médecin portugais exerçant en Suisse voit un enfant de 12 ans avec une fracture déplacée du bras, survenue la veille.
Il avait pu suivre ce parcours du combattant pour atteindre l’hôpital d’Alabel. Mais, en revanche, il n’y est pas resté pour subir l’opération pour réduire la fracture, car ce n’est pas dans les moyens de sa famille. Pour cet enfant, la mission est une bénédiction ! Elle est arrivée à point pour lui : elle prendra en charge le coût de l’intervention chirurgicale, ce qui lui évitera un handicap à vie…
Sous le patronage de Notre Dame des Apôtres
C’est un autre type de soin, et plus urgent, que deux autres patients aux pathologies très avancées, n’auraient pas reçus si la mission n’était pas passée par Datal Anggas ce lundi. Deux cas de cancer au stade terminal sont diagnostiqués. On ne peut proposer que quelques soins palliatifs contre la douleur. Mais, en revanche les médecins offriront à cette femme et à cet homme en danger de mort la possibilité de rencontrer le prêtre. L’une, catholique, pourra se confesser et recevoir l’extrême-onction. L’autre, protestant, acceptera de porter le scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel…
Œuvre caritative et apostolique, la Mission Rosa Mystica se veut toujours fidèle à l’esprit de ses fondateurs, l’abbé Daniel Couture, alors supérieur du District d’Asie de la FSSPX et le Dr Dickès : ouvrir les âmes de ces pauvres parmi les pauvres à la grâce, en soignant leurs maux et soulageant leurs douleurs autant qu’il est possible. Elle le fait avec la faiblesse de ses moyens, petite goutte d’eau dans un océan de misère, et le dévouement, l’enthousiasme et la joie de ses volontaires dans l’exercice de la charité fraternelle.
A leur côté, prêtres, (cette année l’abbé Duncan, américain francophone en poste au Sri Lanka s’est joint à la mission pour assurer le soutien spirituel des volontaires), frères, catéchistes laïcs, membres de la Légion de Marie, se rendent auprès de patients dans les « salles d’attente » en plein air. Beaucoup d’entre eux ne repartiront pas sans avoir reçu la médaille miraculeuse de la rue du Bac, le scapulaire, ou s’être engagés dans la Milice de l’Immaculée.
On comprendra alors encore mieux pourquoi cette année l’abbé Timothy Pfeiffer, aumônier de la mission, a joint au patronage éponyme de la Mission Rosa Mystica celui de Notre Dame des Apôtres, accompagnée de deux de ses plus grands dévots, saint Jean Eudes et saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Pour montrer le chemin du ciel à tous ces pauvres, aussi démunis spirituellement que matériellement, il n’y a pas d’autre voie que celle prêchée par ces deux grands Apôtres de Marie : l’abandon total à l’amour de la Mère de Dieu, qui est « toute la raison de l’Espérance des enfants de Dieu ».
Donner un peu de soulagement à ces corps souffrants, et l’Espérance à ces âmes délaissées, en les confiant à Marie pour qu’elle les mène à Jésus, c’est ce que désirent les volontaires de la mission Rosa Mystica et tous ceux qui la soutiennent par leurs prières et par leurs dons.
La Mission Rosa Mystica a besoin de vos prières, de votre aide et de votre générosité !
Elle ne vit que grâce au soutien et aux dons de ses amis et bienfaiteurs ! Les volontaires sont bénévoles et financent eux-mêmes leurs billets d’avion. Les dons sont affectés uniquement à l’organisation matérielle de la Mission, à l’achat des médicaments et du matériel médical, parfois au financement d’hospitalisations et d’interventions chirurgicales plus importantes que celles que l’on peut offrir à la mission.
Vous pouvez adresser vos dons :
- Depuis la France :
Par PayPal sur le site : www.rosamystica-mission.com
Par chèque à l'ACIM : 2, route d’Equihen F-62360 Saint-Etienne-au-Mont.
Par virement : Code IBAN : FR52/3000/2056/0000/0070/2978/B46.
Par Hello Asso : https://www.helloasso.com/associations/association-catholique-des-infir…
- Depuis la Suisse :
Sur le site de l’Association Mission et Entraide aux Philippines (AMEP) : https://www.amep-phil.com/faire-un-don
AMEP, Route de Collombé 24 A, 1976 ERDE.
Banque Raiffeisen Martigny et Région. Compte : 19-1454-1
IBAN : CH24 8080 8001 0967 6858 4. SWIFT-BIC : RAIFCH22XXX
Reçu fiscal sur demande pour la France ou la Suisse.
(Source : ACIM-Asia – FSSPX.Actualités)