Mois du Sacré-Cœur : Cœur de Jésus, rassasié d’opprobres

Source: FSSPX Actualités

« Voilà ce cœur qui a tant aimé les hommes, et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour ».

Jésus ne souffre plus ; il ne peut plus souffrir ; mais l’outrage de la part des hommes n’en est pas moins réel ; ils font, de leur côté, tout ce qu’il faut pour le faire souffrir, s’il n’était, par sa condition glorieuse, hors de leurs atteintes.

Il faut dire plus : tous ces outrages ont retenti un jour dans son cœur ; il en a souffert, quand il était passible ici-bas.

Dans sa passion, il n’a pas ressenti seulement les injures des Juifs et des Romains ; il n’a pas souffert seulement des ingratitudes de ses concitoyens et de l’abandon de ses amis. L’avenir et le passé ont eu leur contre-coup dans ses douleurs ; ils s’y sont concentrés.

Si donc Jésus ne souffre pas dans le présent, il a souffert du présent, et les fidèles n’ont pas tort de se le représenter souffrant, puisqu’il a souffert des offenses d’à présent. Sans compter qu’il est toujours permis de se transporter dans le passé pour compatir à Jésus, l’avenir d’alors étant le présent d’aujourd’hui. Possible que parfois la façon de parler, en cette matière, ne soit pas rigoureusement exacte. Est-il bien sûr que l’exactitude d’expression pourrait se corriger sans enlever d’autant à la vérité profonde des choses et à l’impression qu’elles doivent produire ?

Toujours est-il que sainte Marguerite-Marie a vu le Sacré-Cœur couronné d’épines et surmonté de la croix ; et elle s’en explique très bien en voyant là le signe d’une grande réalité : « Il était environné d’une couronne d’épines, qui signifiait les piqûres que nos péchés lui faisaient ; et une croix au-dessus, qui signifiait que dès lors que ce Sacré-Cœur fut formé, la croix y fut plantée ».

J.V. Bainvel, La dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, Beauchesne, 1921, pp. 134-135.